Le Cnddc demande aux autorités d'ouvrir avec eux le dialogue «Nous ne sommes pas les chômeurs du Sud, mais les chômeurs de toute l'Algérie. Les solutions apportées par le gouvernement ne concernent que le Sud alors que nos revendications, chômage et logement, portent sur des fléaux qui touchent tous les Algériens», explique le Cnddc. Après le Sud, l'Est. Le comité national pour la défense des droits des chômeurs (Cnddc) tente de «délocaliser» son action. «Nous ne sommes pas les chômeurs du Sud, mais les chômeurs de toute l'Algérie», assure le coordinateur de l'organisation, Tahar Belabès, joint par téléphone. «On nous a taxés de régionalistes, or nos revendications sont nationales. On a voulu manifester en dehors du Sud pour le prouver», a-t-il ajouté. C'est à Aïn El Beida (wilaya d'Oum El Bouaghi) que devait se tenir la première marche hors Sud du Cnddc. Mais elle a été avortée. Des jeunes de la région l'ont empêchée. Des dizaines de personnes habitant cette localité les ont sommés de quitter les lieux sur le champ. «C'est des beltaguia payés par les autorités locales pour nous empêcher de tenir notre marche...», accuse- t-il. Mais est-ce vraiment le cas? En tous cas, le Cnddc soutient que les autorités sont en train de diviser pour mieux régner. «Il nous ont collé le nom de chômeurs du Sud, pour nous taxer de régionalistes, voire de séparatistes. Même les solutions apportées par le gouvernement ne concernent que le Sud alors que nos revendications, chômage et logement sont des fléaux qui touchent tous les Algériens», assure Tahar Belabès. «Ils veulent de ce fait nous discréditer pour empêcher les chômeurs de toute l'Algérie de se réunir et de faire une force pour réclamer ses droits», rétorque t-il. Toutefois, le Cnddc se dit déterminé à porter son champ d'action en dehors du Sud. «Ces pressions et tentatives de dissuasion des autorités ne nous empêcheront pas d'aller jusqu'au bout de notre action. Je dis aux autorités que quoi qu'elles tentent de faire, nous marcherons dans les prochains jours dans une ville de l'est du pays», promet-il. «Nous leur réservons une surprise. On ne communiquera ni la date ni l'endroit où se tiendra notre manifestation», souligne t-il en précisant qu'après celle de l'Est, ils tenterons de marcher sur d'autres régions du pays. Tahar Belabès réitère le fait que son mouvement n'a rien de politique. «On n'a jamais demandé le départ du pouvoir en place. Même si ce pouvoir part, un autre le remplacera et ça sera la même chose», estime t-il. «Je le dis et le répète, nos revendications sont sociales. Les seules que l'on peut considérer comme politiques, sont notre demande de combattre la corruption et la défense de notre droit de manifester», insiste t-il en précisant que ce sont ceux qui veulent leur coller l'étiquette de séparatistes qui disent qu'ils veulent politiser le mouvement Dans ce sens, le Cnddc demande aux autorités d'ouvrir avec eux le dialogue. «On ne cherche pas l'affrontement. Mais on veut que les autorités ouvrent un dialogue sincère avec nous et arrêtent de dialoguer avec des pseudo-représentants et notables qui ne représentent qu'eux-mêmes», clame t-il en soutenant que ce dialogue doit se faire devant l'opinion nationale. «Tous les Algériens ont le droit de savoir ce qui se dira dans ces discussions», certifie-t-il. Pour ce qui est des mesures prises par les autorités, Tahar Belabès les qualifie de poudre aux yeux. «Ce n'est qu'une échappatoire pour calmer la situation. Ils veulent acheter la paix sociale. Or, aucune solution concrète n'a été proposée», affirme t-il. «Ils sont en train de gaspiller l'argent des Algériens qui pourrait servir à créer de la vraie richesse, en le donnant à des projets mort-nés», conclut-il.