«Cette alliance au-delà qu'elle soutient le président de la République est une réponse au groupe des dix». Cette affirmation est de Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND et signataire du «pacte d'alliance présidentielle» autour de la candidature du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika à un second quinquennat signé, hier, à l'hôtel Aurassi en compagnie de Abdelaziz Belkhadem, coordinateur du mouvement de redressement et qui a signé au nom du FLN en dépit du gel des activités du parti par la chambre administrative de la cour d'Alger et de Bouguerra Soltani, président du MSP. Sur ce point Belkhadem a affirmé que la direction née du congrès d'étape est habilitée à représenter le FLN. D'ailleurs il ne désespère pas que les cadres du parti rejoignent la coalition à l'issue du congrès réunificateur. D'ailleurs, c'est en présence de la majorité du staff gouvernemental que le document a été paraphé. Au point de faire dire aux présents que «c'est le Conseil du gouvernement qui se réunit pour soutenir Bouteflika». Cette remarque, à juste point fort pertinente, résume l'impression qui se dégageait lors de la signature du «pacte d'alliance présidentielle» autour de la candidature du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, à un second quinquennat. Cette allusion est d'autant justifiée par la présence en masse du staff gouvernemental de par la présence, outre Belkhadem, ministre des Affaires étrangères signataire de l'alliance, de Amar Tou, Nouara Djaâfaret et tant d'autres ministres du gouvernement Ouyahia. D'emblée, Khalfa M'Barek, secrétaire général de l'Onem qui soutient Bouteflika pour un second mandat, a tenté de mettre en exergue les résultats positifs réalisés grâce à la coalition gouvernementale. Une coalition qui se veut plus qu'un soutien à un candidat à la magistrature suprême mais «un projet de société et un programme d'action pour les cinq prochaines années» a souligné Abdelaziz Belkhadem lors de la conférence de presse qui a suivi la signature de l'accord. Alors que Ouyahia a affirmé qu'effectivement cette alliance «au-delà du fait qu'elle soutiendra le président de la République est une contre-attaque au groupe des dix et que ceux qui tentent de noyer cette alliance dans des problèmes juridiques et judiciaires se trompent». ‘'Conscients de l'utilité de la coalition'', fruit des négociations dont les objectifs ne sont que la refondation du paysage politique, les partis liés par ce pacte s'engagent à ‘'renforcer la coordination en lui donnant une projection nationale plus large et en transformant la coalition gouvernementale en alliance présidentielle'', conformément aux principes, aux objectifs, aux axes et aux instruments sur lesquels se base cette alliance et que ‘'le programme du président de la République refléterait'' ont ajouté les conférenciers. Des objectifs explicités dans la déclaration préliminaire et qui consistent au «respect de la Constitution, des composantes de l'identité nationale que sont l'Islam, l'arabité et l'amazighité, les constantes nationales dans le cadre de la déclaration du 1er Novembre 1954, le régime démocratique républicain et l'Etat de droit». En outre, ces axes ont trait également à la coordination dans le domaine législatif et au niveau des Assemblées élues et du mouvement associatif. D'ailleurs Ahmed Ouyahia n'a pas écarté l'éventualité de présenter une liste commune lors des prochaines législatives et des communales. Pourtant, un premier point de discorde a été relevé hier quand Ouyahia a maintenu sa détermination à combattre la réconciliation nationale qui permet la réhabilitation de ceux qui ont mis le pays à feu et à sang. Concernant la levée de l'état d'urgence que le MSP exige et que le RND refuse de cautionner, Bouguerra Soltani soutient qu'il «n‘y a pas de contradiction et que si la situation s'améliore, les choses changeront». De ce fait la décantation du champ politique national s'est faite avec la création de ce pôle représentant trois courants politiques : nationaliste- conservateur, nationaliste-démocrate et islamiste. Il devient clair que le deal conclu avec le chef de l'Etat candidat à sa succession -ou plus exactement avec les détenteurs du pouvoir réel-, se traduira par le renforcement des trois partis susmentionnés dans les institutions de l'Etat, notamment au gouvernement et l'Assemblée nationale. Ce qui s'apparente beaucoup plus au «pacte des loups».