Ceux qui ne donnaient pas cher de la « peau » de cette coalition antifraude en ont eu pour leurs frais. Le groupe des dix, qui a tenu hier une réunion au siège de l'ANR que préside Réda Malek, semble être sorti renforcé de la «mini-crise» qu'il avait traversée à la suite du retrait de Mouloud Hamrouche de la course à la présidentielle. Le communiqué, qui a sanctionné cette rencontre, a, en effet, mis en exergue «l'acceptation» des différences et, partant, des divergences qui peuvent apparaître entre des membres d'un groupe représentant le spectre le plus large possible de la classe politique algérienne. «Les membres du groupe décident de poursuivre le combat démocratique; certains en refusant de participer à l'élection présidentielle et d'autres en s'y engageant.» Il est d'ores et déjà permis de dire que Taleb, Benflis, Sadi et Benyellès iront jusqu'au bout de la course puisqu'il ne fait de doute pour personne que le cap des 75.000 signatures sera dépassé pour eux. Quant à Sifi et Benbitour, il faut dire que les quelques difficultés qu'ils rencontrent dans la collecte des paraphes compromettent quelque peu leurs chances, sans pour autant les hypothéquer définitivement puisque, disent des sources, le fait même de faire partie d'un groupe comme celui-ci est un gage de crédibilité et une carte de visite sérieuse, que même les Américains prennent en ligne de compte dans leurs analyses et relations avec les pouvoirs publics algériens. Dans le communiqué rendu public hier par le groupe, il est quand même mentionné que la situation n'est guère encourageante, ce qui tendrait à conforter Hamrouche (pour un temps) dans son approche. «Les membres du groupe considèrent que les conditions exigées en vue d'une élection présidentielle sincère, régulière et transparente se sont heurtées à une fin de non-recevoir», précise le communiqué d'entrée de jeu. Celui-ci ajoute que «le groupe continue à affirmer que ce scrutin est déjà compromis par le véritable coup de force électoral qui se prépare au grand jour. A cet égard, il prend à témoin l'opinion publique sur les conséquences qui en résulteront pour la nation.» A la suite du mémorandum accablant sur les dépassements commis par le président-candidat, adressé à l'ensemble des institutions nationales et internationales, c'est donc au tour de l'opinion publique et, partant, des électeurs, d'être pris à témoin afin de faire en sorte que le scrutin soit régulier et ne débouche pas sur le «chaos» comme le craignent la plupart, sinon tous, les animateurs du groupe des dix. Maintenant plus que jamais sa cohésion, face aux défis qui se posent et s'imposent à lui, mais aussi aux attentes énormes que placent en lui les citoyens, le groupe s'est entendu sur un «minimum démocratique commun» en attendant de voir comment va évoluer la situation dans le pays: «Face à cette situation, le groupe des dix continuera de lutter contre toutes les violations et entorses qui marqueront ces élections.» Il est ajouté, en conclusion du communiqué et dans le but de lever toute équivoque que «devant la gravité de la situation, les dix réaffirment leur détermination à maintenir leur groupe par la poursuite du combat pour le progrès, l'avènement d'un état de droit et l'ancrage de la démocratie».Le groupe, qui veut se donner un temps de répit, afin que chacun de ses membres candidats puisse se consacrer à la collecte des signatures en cette ultime ligne droite, s'est donné rendez-vous pour le 25 février prochain. L'idée de tenir un meeting commun est plus que jamais d'actualité.