Ce n'est pas par hasard que la Kabylie est en conflit avec le régime algérien depuis plus de quarante ans. L'élection présidentielle en Algérie est fixée pour le 08 avril 2004. Il est pour le moins curieux que le débat public n'ait porté jusqu'ici que sur leur numéro gagnant et les abus en tous genres dont l'actuel président use pour se faire réélire. La plupart d'entre nous oublie que si nous en sommes là c'est d'abord par la logique d'un système qui a verrouillé et confisqué l'accession démocratique à la candidature au poste de chef de l'Etat et que personne ne remet en cause. Ensuite, dès lors que les enjeux de pouvoir font croire aux Algériens qu'ils n'ont, en termes de projet de société, qu'un choix binaire entre les islamistes et les «républicains», entre la barbarie et le régime en place, la question des hommes est secondaire. Seul le pouvoir a toute latitude pour désigner qui il veut comme il l'entend pour le représenter sans avoir à être inquiété autrement que par ses luttes des clans Est-Ouest qui le rongent et qui ont des prolongations sournoises dans la classe politique et la presse privée. Enfin, et la déclaration des 11 est là pour en témoigner, les vrais problèmes de démocratie, liés au régionalisme et aux perspectives politiques, socioéconomiques et culturelle du pays sont totalement occultés. Ainsi, ne pouvant pas s'engager sur une véritable solution pour la Kabylie, chacun fait l'impasse sur la question comme il peut.