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Menaces de quoi, vous dites?
Publié dans L'Expression le 03 - 06 - 2013

Deux voisins se chamaillent. L'un d'eux dépose plainte pour menaces de mort à l'aide de...
La victime de menaces de mort à l'aide d'une épée vite jetée dans la nature,
à la suite d'un conseil d'un voisin venu séparer les antagonistes, s'était noyé dans un verre d'eau à un moment où elle devait préciser l'arrêt de travail (40 jours!)
L'inculpé brisé par la détention préventive répond par bribes de phrases, voire par syllabes tranchées par l'émotion car son avocat a dû l'informer sur la note salée qu'allait mettre le procureur sur le plateau. Sihem Benmelouka, la présidente, comme elle en a pris l'habitude, écoute attentivement, sans interrompre ceux qu'elle interroge!
El Okbi, le parquetier, aura même le temps de poser deux questions à la victime pour tenter de comprendre cette histoire d'arme blanche: une pelle ou une épée? La victime baisse la tête et marmonne: «Un gourdin»! La juge du siège, elle, avait les yeux pratiquement rivés sur le certificat médical par simple prudence, histoire de bien lire et donc décrypter les termes médicaux pas toujours lisibles tant la bille du stylo tend à courir sur le papier à en-tête qui fait office de document officiel.
Le comble, c'est que la victime avait rapidement rectifié le «gourdin» par «l'épée». Et comme elle n'aime pas perdre de temps avec les incorrections et autres lapsus bien que la magistrate passe à la vitesse supérieure.
«Vous aviez été menacée de mort à l'aide d'une épée c'est bon. Avez-vous des témoins prêts à lever la main droite et jurer de dire la vérité? demande, la mine radieuse la magistrate brune.
Non, ils n'ont pas voulu s'attirer d'ennemis. A la dernière seconde, ils se sont dégonflés et donc abstenus de se présenter», explique la victime qui était dans un état lamentable car elle a sans doute gardé la menace de mort à la seule pensée de l'épée brandie et à la vue d'une lame, c'est la boucherie que l'on imagine. Passons. Tout comme la présidente qui revient trois minutes vers le détenu pas encore «réveillé» à la suite des accusations, insinuations de l'adversaire. Le détenu qui était aussi effarouché au seul certificat médical et les quarante jours d'incapacité prescrits. Pire! Pour ce qui est des témoins, il sait et il l'a appris durant la détention préventive de la bouche des vieux briscards récidivistes aguerris à l'isolement que la présidente détient le pouvoir discrétionnaire de parcourir les témoignages qui existent sur les procès-verbaux d'audition...Catastrophe! D'ailleurs, à un moment donné, Benmelouka, avec beaucoup d'élégance et de perspicacité, était en train d'échanger des propos dans le jargon judiciaire avec le représentant du ministère public. Ce dont profitera l'inculpé pour se remémorer l'incident avec la victime. Ils se rappela ce qui se fit, ce qui s'était dit. Il avait entre les yeux, les échanges verbaux violents qu'il cracha en direction de la victime. Il devait même pencher vers la vérité et crier à la face du tribunal, à l'assistance et au monde: «Oui, j'ai menacé mon adversaire de mort. Je regrette. Je demande pardon. Je m'excuse pour tous les désagréments causés.» Soudain, il fut ramené à la réalité par la juge du siège qui lui redemanda, s'il était prêt à aller vers la version, celle débitée devant le parquet et son représentant où s'il continuait à nier.
«Vous êtes libre de reconnaître ou pas. Tout comme le tribunal est libre d'obéir à la loi et libre d'opérer dans la fourchette prévue par la loi», clame Sihem Benmelouka qui jusqu'à présent, n'avait pas encore souri. Il faut souligner que cette jeune juge du siège ne sourit jamais pour des prunes. C'est sa manière à elle d'avertir les «dribbleurs», partisans des dribbles inutiles qui ne mènent à rien ou plutôt si: au cachot, évidemment. Et comme elle n'ignore pas que les difficultés sont faites pour être surmontées, elle va droit au but. Elle en sait beaucoup. Elle regarde en direction du parquetier. «Des questions?» la réponse est négative. Elle rejoint alors le dernier wagon du train «débats».
«Vos demandes, SVP» articule-t-elle tout en réajustant son beau khimar au-dessus de ses sourcils.
- «Six mois d'emprisonnement ferme et mille dinars d'amende», marmonne El Okbi qu a dû puiser les réquisitions dans l'article 286 qui évoque entre autres: «Si la menace faite avec ordre et sans condition a été verbale, le coupable est puni d'un emprisonnement de six mois, à deux ans et d'une amende de cinq cents à mille cinq cents dinars». Après avoir pris acte du traditionnel dernier mot de l'inculpé, la présidente annonça la date du verdict après une courte mise en examen, le temps de relire et se remémorer ce qui a été dit durant les débats à l'audience. Sage décision car pour cette nouvelle race de magistrats, il ne faut jamais perdre de vue la liberté des gens se basant sur la millénaire formule qu'«il vaut mieux libérer un coupable sur qui pèse le doute de l'innocence que de garder un innocent...».


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