Développer le secteur minier, facteur de croissance économique, en préservant l'environnement demeure un véritable casse-tête chinois. Telle est la problématique lancinante sur laquelle se penchent depuis hier les cadres et experts des ministères de l'Energie et des Mines et de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. D'emblée, le ministre de l'Energie, Chakib Khelil indique que le secteur des mines est l'un des pour s d'emplois et donc, un facteur de la croissance économique. Mais, contrairement au secteur des hydrocarbures qui enregistre des résultats satisfaisants, beaucoup reste à faire, souligne le ministre, pour sortir le secteur minier de sa léthargie. Ainsi, plusieurs mesures ont été prises afin de le dynamiser en impliquant les investisseurs privés et étrangers. Dans cette optique, plus de 280 titres miniers d'exploration et d'exploitation ont été octroyés. Quant à l'investissement étranger, le plus important projet reste cette cimenterie lancée par ACC Orascom pour un montant de 450 millions de dollars. Toutefois, les impacts de ces activités sur l'environnement ont poussé les responsables du secteur à élaborer la loi minière. En effet, il est exigé de tout exploitant la réalisation d'une étude d'impact accompagnée d'un plan de gestion environnemental. Toujours dans cet ordre d'idées, les exploitants doivent faire des audits annuels pour permettre à l'administration de voir si le plan de gestion environnemental projeté est respecté. Dans le souci de protéger l'environnement spécifique au secteur minier, le premier responsable du secteur prévoit la création d'une police des mines. Mais tout cet arsenal législatif bute sur les contraintes du terrain. Sur ce chapitre, un conseiller au ministère de l'Energie et des Mines avoue les difficultés d'appliquer ces réglementations en raison des aléas administratifs et bureaucratiques. Le cas des carrières et des cimenteries implantées à côté des centres urbains est édifiant. En plus des bruits nuisibles engendrés, les citoyens, notamment les asthmatiques, risquent l'étouffement à cause des poussières toxiques dégagées. En tout cas, la loi en vigueur permet aux associations légales et même aux simples citoyens de recourir à la justice pour demander réparation. Un autre cadre, venu de Bejaia, n'a pas caché son indignation contre l'esprit purement commercial de certains investisseurs. «La plupart des exploitants demandent que leurs carrières soient tout près des chantiers de construction pour alléger les dépenses du transport» relève notre interlocuteur. Alors que les normes internationales mettent la santé publique et la protection de l'environnement au dessus de toute autre considération, la situation en Algérie est loin de répondre à ces exigences. La qualité de l'environnement dans les grandes villes industrielles telles que Annaba, Skikda et Arzew est sérieusement dégradée. Les conditions de travail dans les mines et les complexes industriels sont toujours précaires malgré quelques tentatives de s'adapter aux normes modernes. Dans ce sens, un autre expert appelle à une coordination entre le secteur des mines et de l'environnement pour plus d'efficacité et d'harmonie. En effet, les participants ont convenu d'installer 4 ateliers pour débattre de la réglementation, de l'environnement et de l'audit. Les recommandations qui seront dégagées aujourd'hui doivent permettre une synergie entre l'activité minière et l'environnement.