«Deux revendications sont restées sans suite, à savoir le statut particulier pour l'enseignant du secondaire et la question relative à la retraite.» Le tribunal d'Hussein Dey s'est prononcé dans la journée d'hier sur le procès des 22 enseignants membres du CLA (Conseil des lycées d'Alger) interpellés au mois de septembre 2003 lors d'une action de protestation. A 12h 30, le verdict est tombé, les 22 enseignants ont été acquittés par la justice. A l'extérieur, des dizaines de leurs collègues ont organisé une action de protestation. Les protestataires alors ont condamné le maintien du procès dont «le ministère lui-même s'est engagé pour la levée des poursuites judiciaires contre les enseignants». En outre, dans un communiqué, rendu public hier, le Conseil des lycées d'Alger s'est opposé, mordicus, à cet agissement. «Ce harcèlement est à la fois l'expression d'une entrave au droit à la manifestation mais aussi traduit le mépris qu'ont ceux qui ont commandité cette opération, de toute avancée des libertés dans notre pays», lit-on dans le communiqué. «Ce grave incident» ajoute M.Osmane, le secrétaire général du CLA, «nous a encouragés à maintenir notre mobilisation en proclamant le 18 février 2004, journée de protestation dans les lycées d'Alger avec déplacement des enseignants à l'audience publique». Redouane Osmane, nous a affirmé de son côté que depuis la cessation du débrayage qui avait paralysé durant de nombreuses semaines les lycées du pays, le CLA, non agréé, est rentré en contact avec le ministère et ce, pour collaborer à la réorganisation du palier du secondaire et la restructuration du technique. «Nous demandons des amendements et un débat horizontal, nous participons pleinement au débat sur la réforme du système éducatif» a-t-il précisé. Toutefois, notre interlocuteur s'est montré insatisfait quant à la non-prise en charge de toutes les revendications formulées par son mouvement. «Deux revendications sont restées sans suite, à savoir le statut particulier pour l'enseignant du secondaire et la question relative à la retraite.» A cet effet, Osmane et ses collègues ne comptent pas croiser les bras. «Nous restons mobilisés jusqu'à ce que nous voyions effectivement les décrets», insiste-t-il. Sur la question liée à l'agrément, M.Osmane a réitéré la détermination du CLA «à aller très loin pour arracher cet agrément». Cependant, il a estimé que la conjoncture actuelle n'est pas en faveur de son mouvement. «Nous réagirons au moment opportun. Pour l'heure, nous voulons calmer les esprits et éviter les étiquettes politiques, notamment à l'approche de la présidentielle», avouera-t-il. Pour les jours à venir, le CLA prépare une série d'actions pour faire entendre sa voix? Un forum sera à cet effet organisé les 26 et 27 du mois en cours au siège du Cnes. La reformulation des revendications et la position du CLA par rapport au projet de la réforme du système éducatif constitueront les principaux chapitres de discussions. Le secrétaire général du CLA nous a indiqué aussi qu'un congrès se tiendra à la fin de l'année en cours: «Nous continuons à lutter pour une école publique de qualité, nous voulons être une force de proposition».