Ils reviennent à la charge Ils menacent aussi de paralyser l'aéroport international Krim-Belkacem de Hassi Messaoud. C'est un virage à 360° que prend ce mouvement. Nouvelles formes de contestation et nouvelles revendications. Les chô- meurs du Sud sont revenus à la charge! Samedi en soirée, ils ont organisé une marche nocturne à Ouargla. «Elle a débuté aux environs de 20 h pour se terminer une heure après, c'est-à-dire 21 heures. Nous étions presque un millier de personnes», rapporte le porte-parole du Comité national de défense des droits des chômeurs (Cnddc), Tahar Belabès, joint par téléphone. Cette marche a été suivie d'un sit-in ouvert au niveau d'un jardin du centre-ville baptisé pour la circonstance «Place du Peuple».«Nous avons donné aux autorités locales un délai d'une semaine pour répondre à nos revendications», affirme Tahar Belabès, qui précise que les chômeurs resteront pendant ce temps-là rassemblés à la placette de la ville. «Si les autorités locales ne répondent pas favorablement à nos revendications, nous allons passer à une forme de contestation plus radicale», menace notre interlocuteur. Il révèle dans ce sens que le Cnddc songeait à bloquer l'aéroport international Krim-Belkacem de Hassi Messouad. «Nous concevons de l'investir pour le paralyser, car il représente le symbole de ces étrangers qui prennent nos emplois», soutient-il. «C'est aussi un message aux multinationales qui ramènent des travailleurs d'autres régions», ajoute t-il. M Belabès a, toutefois, souligné que ce sit-in avait pour objectif de réclamer la concrétisation du plan «Sellal» pour l'emploi dans le Sud! Un revirement de position donc pour ce mouvement qui a toujours rejeté cette batterie de mesures prises par le Premier ministre en faveur des jeunes du Sud. Des mesures qu'ils avaient catégoriquement rejetées, les qualifiant de «poudre aux yeux qui n'apporteront rien de concret». Mais ne les voilà-t-il pas qui se battent pour ces mêmes mesures...! Est-ce un changement de position du Cnddc? Un retour à de meilleurs sentiments, ou tout simplement une tentative de s'affirmer pour un mouvement qui a perdu quelque peu de son aura? «Le Premier ministre a annoncé en grande pompe ces mesures censées mettre fin au chômage dans le Sud. Mais elles sont restées au stade d'annonce. Après trois mois, on n'a encore rien vu. Sur le terrain, rien n'a changé, aucune mesure n'a été appliquée», argumente t-il en soutenant que les autorités avaient eu le temps nécessaire pour les appliquer, plus de trois mois. Il donne pour exemple, la priorité aux habitants des wilayas du Sud dans l'accès au travail au niveau des entreprises publiques. «On n'a rien eu pour le moment», atteste t-il non sans préciser que c'est le même sort qui est réservé aux autres mesures du plan Sellal. Mais qui est responsable de ce blocage? Le gouvernement? «Non, le gouvernement a joué son rôle en mettant en place ce plan. C'est son application qui fait défaut», témoigne t-il. «Ce sont les autorités locales qui n'ont pas encore appliqué les instructions du Premier ministre», certifie t-il. «Les blocages viennent de la wilaya», accuse M.Belabès qui tient à préciser qu'elle a outrepassé ses prérogatives. «Normalement, la wilaya n'a rien à voir avec le recrutement. C'est l'Agence nationale de l'emploi (Anem) qui s'en occupe. Mais, celle de Ouargla, a pris sous sa coupe cette question sensible», témoigne t-il, en les appelant à enfin concrétiser les promesses du gouvernement. Le Cnddc ambitionne toujours de rassembler les chômeurs du pays Une marche est prévue le 15 juin à Béjaïa Dans un autre registre, Tahar Belabès a affirmé que le Comité national de défense des droits des chômeurs (Cnddc) n'a pas renoncer à «délocaliser» son action vers d'autres wilayas du pays, en dehors de celle du Sud. Il annonce dans ce sens qu'une marche est prévue pour le 15 juin dans la wilaya de Béjaïa. «Comme nous l'avions promis, nous allons marcher dans une wilaya de l'est du pays. Il s'agit de Béjaïa et ça sera pour le 15 du mois en cours», fait-il savoir. «Ce sera le premier pas pour le rassemblement de tous les chômeurs du pays», a t-il précisé. Le porte-parole du Comité national de défense des droits des chômeurs a aussi révélé que désormais, les actions de protestation se dérouleront en nocturne. «C'est la décision que nous avons prise et la réussite de la marche de samedi (à Ouargla, Ndlr) nous a confortés dans notre décision», a t-il conclu.