«La guerre des signatures» est bel et bien entamée dans la capitale de l'Est algérien. La scène politique constantinoise s'emballe à moins de deux mois d'un scrutin présidentiel d'ores et déjà controversé au sein d'une grande partie de la classe politique. L'opération de collecte des signatures en faveur des candidats potentiels a atteint, au début de cette semaine, sa vitesse de croisière. Si pour le FLN et les sympathisants de Benflis toutes les précautions ont été prises afin, dit-on, d'éviter toute «mauvaise surprise» de la part de l'administration, les affaires du RCD et de Saïd Saâdi se présentent sous un très mauvais jour. Ce parti a réussi à récolter 1400 signatures. Il s'approche certes, du seuil exigé par la loi, 1500 signatures, mais, il n'est pas à l'abri du moindre «imprévu». Il est vrai que l'image de ce parti a fait l'objet, durant de longues années, d'une véritable campagne de dénigrement de la part des islamistes à Constantine. Il faut reconnaître aussi que le RCD a réellement manqué de punch pour convaincre les Constantinois de son envergure nationale. Il est à préciser par ailleurs, que les 1 400 signatures en faveur de la candidature de Saïd Saâdi ont été laborieusement collectées et grâce, surtout, à d'authentiques démocrates qui ne sont pas militants du RCD. Sur ce plan les pro-Benflis ne semblent pas avoir rencontré de problèmes en «ramassant» jusqu'à présent, plus de 5000 signatures. «Si nous sommes mobilisés pour collecter ce nombre de signatures, c'est pour mettre Ali Benflis à l'abri d'éventuelles opérations d'élagage que l'administration pourrait être amenée à exécuter, pour une raison ou une autre. Avec 5000 signatures au niveau de Constantine, nous estimons avoir assuré la marge de sécurité.», nous déclare un cadre du FLN. «La guerre des signatures» est bel et bien entamée à Constantine où El Islah de Djaballah déclare avoir réussi à obtenir près de 20.000 signatures, en mobilisant leurs nombreux réseaux activant au sein de l'université, des mosquées et de certains quartiers populaires considérés jadis, comme le fief de l'ex-FIS. De leur côté, les redresseurs, très à l'aise dans leur rôle de serviteurs zélés de Bouteflika, considèrent avec une certaine arrogance que tout leur est permis! Afin de collecter le maximum de signatures en faveur de Bouteflika, ils n'ont pas hésité à faire appel à leurs «pions» au sein des institutions de l'Etat pour exécuter ce boulot. Les redresseurs promettent déjà des postes de promotion et autres avantages à ceux qui ont commencé à surveiller de près la direction du vent. Enfin, du côté du MSP dont le n°1 a fait allégeance à Bouteflika, la base militante constantinoise de ce parti vit réellement des moments d'incertitude. Entre le respect de la discipline du parti et la révolte, le chemin semble être très long pour les militants du mouvement de feu Nahnah.