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Ni ange ni démon
PORTRAIT ABDALLAH DJABALLAH
Publié dans L'Expression le 28 - 12 - 2004

Que l'on soit son allié ou son adversaire, ce politique au parcours atypique ne laisse personne indifférent.
Il s'appelle Saâd Abdallah Djaballah. Depuis l'interdiction de l'ex-FIS, il tente de s'ériger en défenseur, sinon représentant, de la ligne la plus radicale de l'islamisme politique dans le pays. Fort d'un parcours chaotique et peu commun, il a engrangé une expérience que beaucoup de ses pairs, plus âgés que lui, ne pourraient que lui envier.
Originaire de l'Est algérien, plus précisément de Skikda, une wilaya qui constitue son principal fief en plus de Constantine, Abdallah Djaballah tente d'incarner la seule force d'opposition assez solide, forte et crédible, capable d'assurer une alternance future au pouvoir. De son vrai nom Saâd Guettaf, Abdallah Djaballah est né le 2 mai 1956 à Skikda, dans une famille pauvre. Adolescent, il quitte le lycée pour gagner sa vie, passant son Baccalauréat lettres en candidat libre. En 1978, il obtient une licence en droit et fréquente assidûment les mosquées du Constantinois, hauts lieux d'apprentissage de la contestation islamiste.
Dès 1974, il adhère au mouvement islamique du prédicateur Mohamed Salah Abed, l'une des figures religieuses de Constantine. Il est emprisonné à deux reprises, de 82 à 84, puis de 85 à 86, et privé de ses droits civiques pour avoir prononcé des discours religieux jugés à l'époque «violents».
Après les émeutes d'Octobre 1988, Abdallah Djaballah fonde le mouvement Nahda, une association caritative qui deviendra en mars 1989 son... premier parti politique.
Après l'annulation des élections en janvier 1992, il préside un éphémère «Comité pour le respect du choix du peuple.» Face au MSP, ex-mouvement Hamas, son frère ennemi du camp islamiste, le poids populaire n'a cessé de régresser à cause de sa politique basée sur l'entrisme, Djaballah a connu une ascension assez fulgurante jusqu'à tomber victime, deux fois de suite, de son propre succès. Il boycotte les élections présidentielles de 1995 et refuse de faire partie du gouvernement de coalition en 1997. Deux décisions relativement alignées sur celles des signataires du contrat national, lequel allait subir les foudres du pouvoir avant d'être réhabilité, des années plus tard, par un homme nommé Bouteflika, venu avec pour principale mission de réconcilier tous les Algériens entre eux.
Sur les cendres de l'ex-FIS
A la veille des élections présidentielles d'avril 1999, tout semble perdu pour Abdallah Djaballah. Le groupe des députés de son mouvement, mené par Lahbib Adami, frère de l'ex-ministre de la Justice, lui enlève l'essentiel de ses pouvoirs lors d'un congrès de «mise en conformité» avec la nouvelle loi sur les partis politiques, imposée dans le cadre d'un premier réaménagement de la scène politique nationale. La ligne oppositionnelle de Djaballah est abandonnée, et le groupe Adami fait antichambre pour bénéficier de portefeuilles ministériels. La crise entre Djaballah et les cadres parlementaires dissidents, aboutit à une rupture définitive lorsque ces derniers choisissent de soutenir la candidature d'Abdelaziz Bouteflika.
Pourtant, soutenu par les militants de base et les cadres intermédiaires, Djaballah réagit avec une rapidité remarquable. Il profitera même de la conjoncture d'ouvertures politique et démocratique qu'offrait la présidentielle de 1999 pour rebondir plus fort encore qu'avant, au moment où il était donné pour mort par tous les observateurs politiques. Ainsi, décide-t-il de se présenter aux présidentielles en «indépendant», mais met-il en parallèle sur les rails un nouveau parti politique, le Mouvement de la réforme nationale (Harakat El-Islah El Watani). Il développe un discours oppositionnel dur, lance le mot d'ordre «Non à l'injustice.» Les ralliements qui suivent, réduisent le mouvement Ennahda en une coquille vide. Cette mobilisation fulgurante lui permet de collecter les 75.000 signatures nécessaires pour être candidat à l'élection présidentielle. Plus déterminé que jamais à profiter de cette conjoncture et même à grignoter un peu plus de terrain, il réussit à décrocher son agrément, tout en coordonnant ses actions politiques avec les cinq autres candidats qui faisaient face à Bouteflika. En toute logique, il devait se retirer de la course électorale avec les autres à la veille de la date du vote, provoquant un événement inédit, que la Constitution algérienne n'avait eu l'heur de prévoir. Classé troisième après Bouteflika et Ahmed Taleb Ibrahimi, Djaballah confirme sa percée lors des législatives et locales de 2002. Homme pragmatique et sûr de son fait, il se présente de nouveau à la présidentielle de 2004. Mais, se sentant sans doute assez fort depuis ses succès fulgurants à l'APN, avec une loi électorale organique de son... «cru» et un très controversé amendement introduit à la loi de finances interdisant l'importation de boissons alcoolisées, Djaballah décide de faire cavalier seul en refusant d'intégrer le groupe des Dix.
Ironie de l'histoire qui se répète
Mais voilà que le scénario Nahda vient de se renouveler au sein même d'El-Islah. Le reproche qui lui est fait est bien ce trop-plein d'assurance ainsi que sa «gestion cavalière» des affaires de son parti. Ironie de l'histoire qui bégaie en se répétant, ce sont les plus fidèles lieutenants de Djaballah, qui l'avaient accompagné dans sa seconde aventure politique, qui viennent de le lâcher aujourd'hui sans crier gare et au moment où les observateurs politiques s'y attendaient le moins.
Echaudé par son expérience passée, Djaballah avait placé pas mal de garde-fous au sein des structures et des textes de son nouveau parti, ce qui lui a permis de «parer» à tous les coups sans en subir trop de dommages, ni être forcé d'abandonner son second enfant au profit de quelqu'un d'autre. Mais le débat n'en demeure pas moins ouvert. Djaballah, en effet, a maintenu la date de son congrès pour ce mercredi, alors que ses détracteurs, nombreux et puissants, continuent de s'y opposer fermement. Visiblement gêné par la tournure que prennent les événements, le ministère de l'Intérieur, jusqu'à hier, hésitait à délivrer l'autorisation pour l'octroi du Centre de vacances des oeuvres sociales de Zéralda. En désespoir de cause, en effet, Boulahia, ancien homme de confiance de Djaballah et les siens, a prédit en termes à peine déguisés, des dérapages, donc des affrontements, entre les cadres et les militants représentant les deux camps. Le suspense, qui durera encore quelques jours, se terminera d'une manière ou d'une autre en faveur de ce battant, ni ange ni démon, qui a déjà prouvé, à maintes reprises, à quel point il pouvait en toutes circonstances sinon rebondir, du moins retomber sur ses pieds. Les paris, quoique interdits en Islam, sont bel et bien ouverts...


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