Les grossistes se préparent... A moins d'un mois du Ramadhan, les prix connaissent déjà une flambée si on excepte la pomme de terre cédée à 25 dinars. L'inexistence d'un marché de gros, la liberté des prix et le diktat des intermédiaires, les marchés de proximité qui tardent à naître restent trois facteurs à l'origine de l'anarchie qui règne sur les marchés. A moins d'un mois du ramadhan, les prix connaissent déjà une flambée si on excepte la pomme de terre cédée à 25 dinars. Selon les connaisseurs ce pécule connaîtra une hausse dès que celle de Mostaganem n'alimentera plus les marchés. Ce paradoxe montre s'il lefallait que le problème n'est point celui de l'offre et de la demande puisque Bouira reste une wilaya à forte production. Dès que la production de Bouira intègre le marché, les prix flambent. Même s'il a été annoncé en grande pompe, le marché de gros domicilié à Ain Bessem tarde à voir le jour même si les responsables multiplient les visites à une aire affectée depuis plus de deux ans. La décision d'évacuer les marchés informels appliquée par l'autorité qui aura servi la fiscalité et une meilleure maîtrise reste un autre facteur qui a amené les commerçants à saisir l'occasion pour soumettre les clients à leurs diktats et imposer les prix à leur guise surtout qu'au nom de la liberté de ces derniers, personne ne peut les raisonner. La hausse en crescendo pour les fruits et légumes touche aussi les viandes blanches. Le poulet dont le prix est descendu jusqu'à 190 DA le kilogramme prend des ailes graduellement pour revenir, selon les plus initiés, au prix record de 300 DA, prix appliqués l'année dernière à la même époque. Les fellahs de la wilaya qui se sont réunis hier au niveau de la maison des jeunes M'Hamed Issiakhem ont soulevé ces problèmes de commercialisation qui sanctionnent les producteurs. «Les véritables bénéficiaires restent les propriétaires des cham-bres froides, les intermédiaires qui ont pignon sur le marché. Nos productions et devant l'inexistence de circuits dûment organisés et contrôlés laisse le champ libre aux spéculateurs» nous dira un adhérent à la chambre d'agriculture. La force de ces groupes de pression qui font et défont le marché défie les quelques associations de défense des consommateurs qui pour la plupart n'activent que conjoncturellement d'où un manque de crédibilité auprès des citoyens. Devant cette situation, il reste une solution aux clients: celle de bouder les marchés surtout qu'avec l'arrivée des grandes chaleurs, les commerçants risquent de se retrouver avec des produits qui peuvent pourrir facilement. L'absence totale des organismes de contrôle, le laxisme de l'administration avantagent cette solution qui reste l'unique alternative pour le consommateur, l'eternel victime.