Hier, quasi officiellement, Bouteflika, Taleb, Benflis, Djaballah et Hanoune avaient franchi de loin la barre des 75.000 signatures. Hier, les états-majors électoraux ont tous fait le point concernant la campagne de collecte des signatures. Tous ont su s'ils iront ou pas vers la campagne présidentielle à proprement parler. Il est possible de dire, au regard des informations que nous avons récoltées hier, que cinq candidats passeront officiellement, et dès aujourd'hui, le cap des 75.000 signatures et, fort probablement, celui du Conseil constitutionnel. Il s'agit de Bouteflika, Benflis, Taleb, Djaballah et Hanoune. Pour le premier, il faut dire que son alliance gouvernementale et électorale a redoublé d'ardeur, créant l'émulation dans ses rangs, en vue d'obtenir plus d'un million de signatures, sans parler des quelque 3000 paraphes d'élus que le MSP, le RND et les redresseurs ont également réussi à ramener. L'on croit savoir, ainsi, que le parti de Bouguerra, dont le président a été le premier à donner l'exemple, a franchi, à lui seul le cap des 100.000 signatures, non sans la précieuse aide de l'administration. Il s'agit pour ces «parties», nous indiquent des sources proches de la direction du RND, «de répondre à la pétition du million de citoyens pour le départ du président, mais aussi de prouver au président que l'alliance qui le soutient a assez de poids pour le faire passer dès le premier tour». Celle-ci, dont les éléments seront présents en force aujourd'hui, à El-Aurassi, lors de la cérémonie d'annonce de la candidature de Bouteflika, viserait un effet psychologique de taille en proclamant que le cap du million de signatures a été largement dépassé, histoire de faire bien mieux que Zeroual en 1995. Un forcing sans précédent, apprend-on, a été exercé par l'administration au service de Zerhouni, pour faciliter la tâche des comités de soutien à Bouteflika et, même, lui prêter main-forte en cas de nécessité.