Le groupe El Dey, composé de jeunes artistes d'Hussein Dey, n'est pas passé inaperçu en présentant une oeuvre basée sur une musique bien arrangée. «Hormis la Télévision algérienne qui nous a censurés une seule fois lorsque nous avons interprété la chanson intitulée Hchiche-poids chiche, nous n'avons jamais subi de censure ailleurs», a indiqué le guitariste des Djemawi Africa, Abdou Laksouri. Une telle déclaration est révélatrice des difficultés rencontrées par les artistes créateurs qui osent tenir un discours contradictoire ou encore dénoncer la mal-vie. La chanson Marche l'arrière, récemment éditée par le Djemawi Africa risque de ne pas passer à la Télévision algérienne et l'épée de Damoclès peut sévir, étant donné que ladite chanson porte en elle la dénonciation du recul du niveau social des Algériens. Dans cette chanson, l'Algérie est caricaturée en tant que bus, son chauffeur et son receveur ne cessent de sommer les passagers d'«avancer à l'arrière». Dans le but de transmettre le message, les Djemawi Africa ont donné un rythme exceptionnel à leur chanson. Telle est donc le dernier produit (deuxième album) des Djemawi Africa qui vient d'être mis à la disposition des férus de la musique. «Pour le moment, nous nous sommes fixés un seul objectif, faire la promotion de notre album», a affirmé le guitariste Abdou Laksouri, ajoutant qu'à cet effet «nous allons sillonner toutes les villes du pays aux fins de promouvoir notre album». Un tel aveu n'est pas venu fortuitement. Le guitariste, plus que sûr de ce qu'il annonce, l'album intitulé Avance l'arrière peut cartonner. Tous les atouts plaident pour une telle réalité vu que le discours utilisé dans le produit est facilement accessible à toutes les couches sociales et tranches d'âge. Une telle évidence a été attestée samedi soir, lorsque les Djemawi Africa ont admirablement animé l'avant-dernier spectacle inscrit au Festival de la dignité. Se produisant devant un public venu en force les suivre, les Djemawi Africa ont, dès leur montée sur scène, usé de tout leur talent pour mettre de l'ambiance. Les spectateurs, eux, ne sont pas restés inertes. Ils se sont mis à jubiler et danser dès que les sonorités furent lâchées par la géante sonorisation. Tard dans la nuit de samedi à dimanche dernier, le chanteur Rim K 113 a, quant à lui, achevé les présents en clôturant l'avant-dernière soirée du Festival de la dignité. Dans son oeuvre, il a présenté une pléiade de chansons anciennes et nouvelles créant un enthousiasme total chez les présents. Auparavant, ce fut le groupe El Dey, composé de jeunes artistes de Hussein Dey (Alger) qui, malgré leur jeune âge, n'est pas passé inaperçu en présentant une oeuvre basée sur une musique bien arrangée accompagnée par des paroles accessibles. Le Festival de la dignité a été clôturé, hier, dans un climat marqué par la prestation donnée dans une soirée 100% kabyle. Allaoua et Massy.