Cette institution est classée en seconde position à l'échelle nationale. Résorber le nombre d'exclus du système éducatif en constante augmentation, mettre fin au handicap d'éloignement auquel font face les élèves des zones enclavées, assurer une scolarité aux enfants démunis, ce sont là quelques objectifs auxquels s'attellent les responsables du Crefd de Béjaïa depuis le lancement de cette structure en 1982. Un défi qu'on estime relevé si l'on se réfère aux chiffres et résultats de cette institution, classée en seconde position à l'échelle nationale. «Actuellement, nous fonctionnons avec un effectif de 13.000 élèves», déclare fièrement M.Amzal, directeur de cette structure, avant de nous inviter pour une visite guidée des locaux. L'engouement est tel que l'ouverture de trois bureaux de liaison (Akbou, Kherrata et Jijel) «est devenue une urgence», estime le directeur de cette institution qui précise: «Des cours d'animation ont lieu tous les lundis pour rapprocher encore plus le Crefd des élèves issus des régions enclavées.» Ce responsable avance le chiffre de 20.000 élèves si les conditions lui sont offertes. «Nous recevons 60% de filles qui trouvent ici un moyen de suivre une scolarité sans avoir à subir au quotidien les tracas de transport et autres conditions», fait-il encore remarquer. «Le Crefd est devenu un passage obligé et une école de réussite», soutient-il, avant de noter que l'établissement qu'il dirige depuis sa création «est aussi un moyen de parfaire son niveau intellectuel et d'assurer sa promotion dans la hiérarchie de l'emploi». Avec des locaux exigus, un mobilier vétuste, un personnel insuffisant, les raisons de la réussite sont plutôt à chercher du côté d'un personnel dévoué. Sous la direction de M.Amzal, l'équipe, formée de jeunes, recrutés dans le cadre de l'emploi de jeunes, dont certains affirmeront avoir assuré le travail des mois durant sans percevoir le moindre salaire, travaillent sans relâche pour assurer la continuité des prestations de service qui, de l'avis même des élèves rencontrés sur les lieux «sont les meilleurs qu'on puisse avoir». Tout en poursuivant la visite des lieux, le premier responsable abordera la décentralisation de la gestion. «Nous l'attendons avec impatience pour résorber tous les manques que personne n'ignore», dit-il. Des propos de cet ex-professeur, assistant en Angleterre, en service depuis 38 ans, font ressortir un optimisme déconcertant. En parlant, il fera très souvent référence à ses employés et les 240 enseignants choisis parmi les anciens pour assurer les cours d'animation. «Sans eux, on n'aurait jamais atteint ce stade», a-t-il répété souvent. Avec leur sérieux et leur abnégation, ces gens sont devenus nécessaires pour cet organisme, étions-nous tentés de déduire. Fidèle à lui-même, M.Amzal soulignera: «Nous avons formé des bacheliers avec des mentions très bien, d'autres ont eu le bac sans avoir mis les pieds dans un lycée», tient-il à préciser, en ajoutant que «des inscriptions à titre gracieux ont été accordées à des jeunes du centre de redressement des mineurs de Tichy.» En conclusion, notre interlocuteur, très touché par notre visite inopinée, déclarera: «Qu'on nous donne les moyens pour réussir plus et qu'on nous laisse travailler dans l'intérêt des élèves de la région et de l'Algérie. La volonté, le sérieux et l'abnégation existent.»