Elle portera le nom de ce vénérable homme de lettres qui a voué sa vie à l'écriture, en toute simplicité... A l'occasion du 40e jour de la disparition du docteur Abou El Aïd Doudou, grand auteur et traducteur d'expression arabophone, le ministère de la Communication et de la Culture, à sa tête Mme Khalida Toumi, a rendu un vibrant hommage à ce grand homme de lettres mercredi dernier à la Bibliothèque d'El Hamma. En présence de son épouse, de ses filles et de ses proches, Madame la ministre a souligné la grandeur d'esprit de cet écrivain au visage éternellement radieux. «C'était une fenêtre sur l'humanité», dit-elle de par ses nombreux travaux d'écriture et de traduction. Mme Khalida Toumi a réitéré sa certitude de rester fidèle à ces hommes de lettres en promettant de publier l'ensemble des oeuvres écrites et traduites de Abou El Aïd Doudou, de concrétiser le rêve de cet homme: mettre sur pied une maison de la traduction qui portera le nom de ce géant de la littérature arabe. «La traduction, confie-t-elle, est un acte civilisationnel qui s'impose à nous pour transmettre nos savoirs.» C'est la Bibliothèque nationale qui abritera cette maison de la traduction dont la liste des membres est constituée de Amine Zaouine, Rabia Djalti, Boujedra, Djillali Khellas, Saïd Boutadjine, Achour Cheurfi, Abdelkrim Ouzeghla, Abdelhamid Maghich, Youssef Merahi, Mohamed Sari, Hakim Miloud et d'autres. Dans son allocution, Amine Zaoui, écrivain et actuel directeur de la Bibliothèque d'El Hamma qualifiera Doudou d'éternel jeune qui n'a jamais cessé de vouloir écrire. «Même à 70 ans, il était le plus jeune d'entre nous.» Il fera remarquer par ailleurs sa grande érudition et de conclure par trois fois. «Tu es toujours avec nous.» Pour sa part, Djillali Khellas fera l'état des lieux de la traduction en Algérie qui connaît selon ses termes, «une crise». Tout en louant cette judicieuse initiative «la création d'une maison de la traduction», il souhaite qu'elle soit financée pour plus d'efficacité, comme c'est le cas en France pour le Centre culturel français. «On demande un compte spécial pour la maison de la traduction», propose-t-il au ministère de la Communication et de la Culture. Pour matérialiser ses promesses envers la famille du défunt, un protocole d'accord a été signé entre Khalida Toumi et la famille Doudou. Enfin, l'hommage s'est clôturé par la présentation d'une scène d'après la nouvelle «Table, table» de Peter Spyguel et traduite par Abou El Aïd Doudou. L'adaptation scénique était signée Abd El Nasser Khelaf. Interprétée par les étudiants de l'INAD, l'histoire raconte les tourments d'un écrivain qui se plaira à changer les noms des choses jusqu'à s'embrouiller l'esprit et finir muré dans le silence pour avoir perdu sa langue...Toujours avec l'atelier de recherche théâtral, une lecture à l'italienne a été faite sur le texte «Etourab» d'Abou El Aïd Doudou.