C'est la mine triste et l'air abattu que les quelques personnes présentes au niveau des permanences recevaient les curieux. La rumeur ayant trait à la disqualification de cinq candidats à la présidentielle du 8 avril prochain a circulé comme une traînée de poudre dans le microsome politique algérois. Dans la quasi-totalité des sièges, l'air était au scepticisme alors que l'atmosphère était chargée d'électricité. La joie pour certains candidats n'aura finalement duré que le temps de l'émotion. Normal, quand on voit un travail de longue haleine fondre d'un coup comme neige au soleil. Devant la réalité du terrain et le verdict sans appel du Conseil constitutionnel et qui n'est pas tenu de justifier ces décisions, à la permanence de l'ancien chef de gouvernement, M.Sid-Ahmed Ghozali faisait triste et froid, comme le temps qui s'est abattu ces dernières heures sur la capitale aux abords de la permanence de Ghozali. Devant le silence criard, rien n'indiquait que cet endroit grouillait de monde une journée auparavant. C'était la mine triste et l'air abattu que les quelques personnes n'ayant pas déserté les lieux recevaient les curieux. «La disqualification du président du FD ne peut avoir que des connotations politiques», ne cesse de répéter un cadre du parti. Dans la foulée, ce dernier soutient «qu'en cas de disqualification de Ghozali, les raisons techniques et juridiques ne peuvent tenir la route». Un argument basé sur les déclarations de Ghozali, affirmant dans ces mêmes colonnes que «Bouteflika préfère conserver en sa faveur l'équation géographique de l'ouest du pays». Chez Ahmed-Taleb Ibrahimi, c'était la consternation totale même si Mohamed Saïd, porte-parole et directeur de campagne, tentait, tant bien que mal, de démentir la rumeur faisant état de la disqualification de Ahmed Taleb Ibrahimi. Tandis que les cadres du mouvement s'affairaient à répondre aux nouvelles et à rassurer les militants et sympathisants tout en démentant la rumeur, alors que d'autres préparaient même des lettres adressées aux permanences et sièges situés aux quatre coins du pays. Coup dur pour celui qui, en dépit de son retrait en 1999, arrivait en seconde position derrière Bouteflika. Tandis que du côté de la permanence de Mouassa Touati, c'était un silence tombal tant la résignation l'emportait sur la consternation et le sentiment d'avoir échoué au premier pallier.