La mémoire d'un peuple est très importante dans la construction d'une nation: elle sert de repère et de référence aux individus et aux institutions dans les actions de la vie quotidienne. C'est pour cela, que depuis quelques années, des décisions importantes ont été impulsées pour accélérer la collecte des archives, améliorer les conditions de leur conservation et assurer leur restauration.Il faut dire que le retard pris dans ce domaine est important et que le pouvoir politique avait d'autres priorités. De 1962 à 1971, la gestion et la reconstitution du patrimoine archivistique ont été confiées au ministère de l'Education nationale, puis à celui de l'Orientation nationale avant d'échouer finalement au ministère de l'Information et de la Culture. Ce n'est qu'en 1971, année de grandes décisions politiques, qu'a été créé le Fonds des archives nationales, relevant directement de la présidence du Conseil : c'est pour dire l'importance réelle qu'ont prise à l'époque les archives aux yeux des décideurs. C'est une première tentative de réelle prise en charge de la fonction archives. En 1974 est créée la Direction des archives nationales. En 1977, cette Direction est rattachée au Centre national des études historiques (CNEH) qui lui, sera rattaché au ministère de la Culture dès 1983, mais, il faut dire qu'entre 1980 et 1987, plusieurs commissions désignées à cet effet, se sont penchées sur les principales questions relatives aux archives nationales aux plans législatif et organisationnel. Le travail de ces commissions, s'inspirera évidemment des systèmes en vigueur à l'étranger. Au plan technique, une opération de construction d'un bâtiment spécifique aux archives nationales est inscrite dans les budgets dès 1981. Sur le plan législatif, la loi de janvier 1988, porte création d'un Conseil supérieur des archives et du Centre des archives nationales, placés sous l'autorité du secrétaire général de la présidence. C'est dans un cadre agréable, presque rural qu'a été construit l'imposant édifice qui abrite la Direction général des archives nationales, et le Centre des archives nationales (CAN), dans le quartier les Vergers, entre Bir-Mouradi-Raïs et Birkhadem, à un jet de pierre de l'hôpital des Oliviers. C'est un bâtiment de huit étages dont l'architecture est inspirée des monuments arabo-islamiques. Un jardin fleuri, bien entretenu donne à cette institution, l'apparence d'un musée. Nous avons été agréablement accueillis par M.Abdelmadjid Chikhi, DG des Archives nationales, et deux de ses plus proches collaborateurs: M.Lalouani, directeur de l'inspection et M.Boudjakdji, directeur des échanges et de la valorisation. Ils se sont mis en quatre pour éclairer notre lanterne dans le labyrinthe des Archives nationales. Ils nous ont déclaré: «L'adoption d'une législation propre aux Archives nationales est le reflet de la préoccupation constante des pouvoirs publics algériens pour développer un système moderne de gestion centralisée des archives qui puisse doter l'institution des Archives nationales d'instruments nécessaires à la conservation et à la gestion des archives historiques, tout en lui conférant également un pouvoir de normalisation et de contrôle sur la gestion de documents officiels, produits par les organes et institutions de l'Etat».