Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé que tout accord de paix signé avec Israël serait soumis à un référendum dans un entretien publié hier par un journal jordanien quatre jours après un accord préparant la reprise des pourparlers de paix. «Tout accord avec les Israéliens sera soumis à un référendum», a indiqué Mahmoud Abbas au journal gouvernemental Al-Raï. «Les Etats-Unis visent sérieusement une solution politique à la cause palestinienne en établissant un Etat palestinien sur les lignes de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale», a-t-il ajouté. A l'issue de son sixième voyage dans la région, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a annoncé vendredi un accord pour une reprise des pourparlers de paix entre Palestiniens et Israéliens, gelés depuis près de trois ans. Les contours de cet accord de principe restent flous mais le président palestinien a affirmé à Al-Raï que toute solution «devra exclure Israël de façon permanente des terres palestiniennes, sachant que l'Etat juif a le droit de préserver la sécurité au sein de ses frontières avec l'assentiment des pays voisins». «Nous voulons une solution à deux Etats et cette idée existe au sein de l'administration américaine. Mais jusqu'à maintenant, rien n'est fait», a-t-il poursuivi. Palestiniens et Israéliens ne se sont pas rencontrés officiellement pour négocier depuis septembre 2010, quand ces pourparlers avaient très rapidement tourné court en raison de différends sur Jérusalem-Est et la colonisation israélienne en Cisjordanie. Des responsables israéliens ont affirmé que l'accord obtenu par John Kerry était un «succès» car il n'inclut pas les «conditions préalables» exigées par les Palestiniens, à savoir le gel total de la colonisation et une référence aux lignes d'avant l'occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967 comme base de discussions. «Nous insistons sur notre position selon laquelle les colonies sont illégales depuis 1967», a répété Mahmoud Abbas dans l'interview publiée hier. A plusieurs reprises, le président palestinien a affirmé que ses demandes pour le gel de la colonisation et la libération de prisonniers détenus par Israël devaient être satisfaites pour que les discussions reprennent.