Dans le nord du pays, l'Arabie Saoudite a intensifié, selon des sources de l'opposition, ses livraisons d'armes aux rebelles pour qu'ils emportent Alep, la capitale économique, et sa province. Des experts de l'ONU sont arrivés hier pour la première fois en Syrie afin d'établir la vérité sur l'utilisation présumée d'armes chimiques par le régime ou les rebelles qui s'accusent mutuellement d'y avoir eu recours. Dans le nord du pays, l'Arabie Saoudite a intensifié, selon des sources de l'opposition, ses livraisons d'armes aux rebelles pour qu'ils emportent Alep, la capitale économique, et sa province. Plus à l'est, 17 combattants ont péri dans des combats entre Kurdes et jihadistes. Angela Kane, haute représentante des Nations Unies pour les Affaires de désarmement, et Ake Sellstrom, chef de la mission d'enquête de l'ONU sur les armes chimiques en Syrie, sont à Damas pour discuter avec les autorités de leur accès à tout le territoire syrien pour les besoins de l'enquête concernant notamment l'utilisation de gaz sarin. «En réponse à une invitation du gouvernement syrien, Mme Kane et M.Sellstrom sont arrivés en Syrie pour une visite officielle de deux jours au cours de laquelle ils rencontreront des hauts responsables syriens», a indiqué Khaled al-Masri, responsable de la communication et conseiller de l'ONU basé à Damas. Le 11 juillet, l'ONU avait annoncé que M.Sellstrom et Mme Kane «avaient accepté l'invitation du gouvernement syrien à se rendre à Damas pour terminer les consultations sur les modalités de coopération requises» pour une éventuelle mission sur place. Ils devraient en principe rencontrer hier le ministre syrien des Affaires Etrangères Walid Mouallem, selon une source proche de la délégation. Mais leur mission s'avère très difficile car le régime, appuyé par Moscou, insistait pour qu'ils se concentrent sur un incident attribué par Damas à l'opposition et survenu en mars à Khan al-Assal, près d'Alep (nord). Or cette ville est tombée lundi aux mains des rebelles et l'armée a depuis envoyé des renforts pour la reprendre déclenchant de violents combats, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh, basé en Grande-Bretagne) et une source au sein des services de sécurité. Selon l'ONU, Damas refusait que les enquêteurs se penchent aussi sur des accusations portées contre l'armée par Londres et Paris concernant des incidents similaires à Homs (centre) en décembre 2012. Depuis, l'opposition a fait état de l'usage de ce gaz dans d'autres villes et localités où les soldats affrontent les rebelles. Cette divergence avait empêché jusqu'à présent la mission d'enquête des Nations unies de se rendre sur place pour recueillir témoignages et échantillons. Or cette affaire est particulièrement sensible et peut changer le cours de cette guerre civile, car le 20 août 2012, le président américain Barack Obama avait affirmé qu'avoir recours à de telles armes ou même les déplacer reviendrait à franchir une «ligne rouge». L'Otan et les Etats-unis avaient promis en décembre 2012 que le recours à ces armes entraînerait «une réaction internationale immédiate» et en juin 2013 la Maison-Blanche avait estimé qu'une «ligne rouge» avait été franchie, accusant M.Assad d'avoir utilisé des armes chimiques, dont du gaz sarin. Mais aussitôt Moscou avait jugé les accusations des Etats-Unis «pas convaincantes». Dans le nord, au moins 17 combattants kurdes et jihadistes ont péri hier au huitième jour de violents combats dans la province de Hassaké (nord-est), rapporte l'Osdh.