«Il n'a pas le droit de parler du FLN et au nom du FLN.» «Le gel des activités du FLN est la conséquence de la décision de justice», dira en premier lieu le ministre de l'Intérieur. «Personne n'a le droit de parler du FLN et au nom du FLN. La loi sera appliquée, le Conseil d'Etat a agi d'une manière libre et sans aucune contrainte ni pesanteur. M.Benflis tombera sous le coup de la loi, s'il agit au nom du FLN. C'est à la police judiciaire d'agir au cas où la loi est transgressée», ajouta M.Zerhouni. Le sort de M.Benflis semble scellé, car aucun moyen de mener à bien sa campagne ne lui est octroyé. En effet, bloquer les fonds, interdire de prononcer le mot «FLN», limiter les actions...sont autant d'écueils qu'il est difficile de franchir. M.Benflis a été muselé avant le commencement. Pour le quotidien Le Matin, le ministre de l'Intérieur rejette les décisions prises à son encontre sur le fisc. «Le quotidien Le Matin s'est endetté. C'est au Trésor public par ses rouages que revient la décision de porter plainte. Là aussi la loi sera appliquée. En cas de nécessité, le parquet fera appel à la police judiciaire», répondra M.Zerhouni. De questions en réponses, celles relatives aux refus de donner des agréments aux partis Wafa et celui créé par S.A.Ghozali, M.Zerhouni a été sec dans sa réponse: «On a constaté que 60% des fondateurs de ces partis sont issus du FIS dissous. On ne peut aujourd'hui répéter l'histoire sanglante vécue par notre pays». Ainsi, aux dires du responsable de l'Intérieur, ces deux partis constituent un danger. A la question relative à la sélection des candidats à la présidentielle par la commission Bédjaoui, M.Zerhouni rappellera que: «Tous les prétendants ont été invités à assister au dépouillement. On n'a rien à cacher sur ce plan. Les règles du jeu établies et définies sont limpides et touchent tout le monde. On a eu, en recourant au computer, des anomalies dans la collecte de signatures. A titre d'exemple: une même signature pour deux candidats. Ceci est contraire à la loi.» Quant à la répartition du temps d'expression de chaque candidat à la prochaine élection présidentielle, le ministre de l'Intérieur dira que: «La TV sera gérée par un groupe libre. Ce groupe procèdera au tirage au sort par rang déterminé de passage à l'écran. Tout se fera comme dans le passé. On n'a rien rajouté aux textes du passé.» Pour la levée de l'état d'urgence, le ministre de l'Intérieur, comme à l'accoutumée rappellera que: «Cette loi ne constitue pas un frein à l'activité politique. Beaucoup de personnes et particulièrement celles qui prétendent au poste de président de la République se rabattent sur la propagande. Démanteler ce couvert de sécurité, signifie, livrer notre pays à la barbarie, à l'anarchie. L'ère de l'agitation et du profit dans une situation politique anarchique est révolue. Il n'y a aucun tribunal spécial. Tous les terroristes sont livrés à des juridictions civiles.» Ainsi, l'activité terroriste, à l'approche de chaque échéance électorale est redoutable, le ministre de l'Intérieur dira qu'«il y a un pic et des actions spectaculaires sont souvent signalées. Certaines actions menées par les forces de sécurité ont été couronnées de succès. D'autres ont échoué.» En fin de compte, M.Zerhouni rappellera que «le pouvoir gère actuellement une situation. Cette dernière est nouvelle et c'est ce qui fait peur à beaucoup de personnes.» Une note d'optimisme, quant à l'avenir de l'Algérie.