L'entreprise souffre d'un déficit de l'ordre de 35 milliards de dinars. Le P-DG de la Société nationale de véhicules industriels (Snvi), M. Moukhtar Chahboub, a été l'invité hier du forum d'El Moudjahid. Il a fait le point sur le bilan de son entreprise ainsi que sur les opérations de partenariat et autres projets de modernisation de la Snvi. D'emblée, M.Chahboub a tenu à présenter un chiffre d'affaires estimé à 14.736 milliards de dinars. Comparativement à celui de l'année 2002, une évolution de près de 8% a été constatée sur la courbe de croissance. Le P-DG a noté dans son intervention le passage difficile auquel a dû faire face son entreprise à la suite du séisme du 21 mai 2003. «On peut évaluer les pertes à 600 millions de dinars. Nos usines ont subi un arrêt de deux mois, et environ 1500 machines ont aussi subi des dérèglements et dommages». Après quoi, le premier responsable de la Snvi a brossé un tableau de la situation de l'entreprise dont la production est basée sur les camions de gamme haute (tracteurs routiers et véhicules de chantier), relevant au passage la forte demande sur la gamme basse et moyenne. Quant à la production des bus de transport, cela exige, selon le conférencier, un grand débat. «Nos bus actuellement en circulation ne répondent pas aux normes européennes», d'où l'incapacité de trouver des débouchés. Cela dit, il est utile de signaler qu'avec une production estimée à 5500 véhicules en 2003, la Snvi couvre, d'après les statistiques fournies par le conférencier, 40% à 45% du marché national. Effleurant la question relative à la dette de l'entreprise, M.Chahboub a déclaré que la Snvi souffre d'un déficit de l'ordre de 35 milliards de dinars. A cet effet, pour l'effacement de cette dette et l'assainissement financier de la Snvi, un dossier a été introduit auprès du ministère de la Participation. Ce dossier sera par la suite soumis au CPE, «organe suprême qui décide du sort des entreprises». La chefferie du gouvernement et le ministère de l'Intérieur se sont également engagés à apporter leur soutien à l'assainissement financier de la Snvi. «Le ministère de l'Intérieur s'est engagé avec un montant de 14 milliards de dinars, quant à la chefferie du gouvernement, la décision a été prise de procéder au gel du découvert». Néanmoins, l'orateur a affirmé que son entreprise continue à supporter l'endettement, car «la Snvi n'a, en contrepartie, rien reçu ni du Trésor ni d'une quelconque banque». Quant au chapitre du partenariat, le directeur général de la Société nationale de véhicules industriels a révélé que son entreprise entretient des contacts avec certains coopérateurs nationaux et internationaux. A ce titre, nous citons à titre indicatif, les entreprises Iveco, Mercedes, Renault et l'Etusa. Pour ce qui est du carrossier industriel, la Snvi est aussi en relation avec des carrossiers espagnols, français et un producteur américain. Quant au volet relatif à l'investissement, la Snvi a obtenu, selon son premier responsable, un marché en Syrie et en Irak. L'entreprise continuera également d'exporter ses produits, notamment des autobus, vers les pays d'Afrique, à savoir le Gabon, le Congo, le Cameroun, le Togo et la Libye. Interrogé sur le problème de la concurrence que pose certaines sociétés activant à l'intérieur du pays M.Chahboub, dit avoir pour objectif la préservation des 40 % que son entreprise détient sur le marché national.