Quelques jours seulement après l'attentat terroriste qui a secoué la ville littorale d'Azeffoun située à 70 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, la mobilisation citoyenne prend forme contre l'hydre terroriste. La réaction des citoyens de cette région aura, en effet, été provoquée par la mort de trois policiers mardi soir dernier au lieudit Tifrest à l'entrée de la ville. Ils sont tombés dans une embuscade tendue par un important groupe terroriste dont les éléments se sont évanouis dans la nature. Hier donc, des citoyens venus de tous les villages de la daïra d'Azeffoun se sont réunis jusqu'à tard dans l'après-midi pour dégager une batterie d'actions à entreprendre afin de dénoncer le terrorisme dans toutes ses formes. Une marche pour aujourd'hui s'est imposée comme un moyen d'expression incontournable pour dire non aux terroristes qui sévissent dans la région. La réunion d'hier devait être également conclue par d'autres actions. L'attentat a, pour rappel, provoqué un climat de psychose et de consternation parmi la population. Une population qui s'apprêtait à vivre une nuit ramadhanesque ordinaire. Des activités culturelles et artistiques ont marqué le mois de jeûne avant que l'attentat ne vienne interrompre ce rythme. Les citoyens ont vécu donc une nuit d'angoisse. Le lendemain, la population a décidé de ne pas rester sans réagir. Les citoyens n'ont, en effet, plus l'intention de subir, inactifs, le diktat des groupes terroristes qui rodent encore dans la région. Cet attentat qui a coûté la vie à trois policiers n'est que l'acte qui a réveillé ce réflexe social de solidarité. D'autres attentats ont été perpétrés dans cette ville littorale que tout disposait pour une activité touristique à même de se hisser au standard des villes touristiques mondiales. Les moyens matériels et surtout humains existent dans cette contrée qui a donné les plus illustres hommes d'Algérie et d'Afrique du Nord. Cette région fortement boisée qui s'étend d'Azeffoun à Yakouren, de Tigzirt jusqu'à Béni Ksila et l'est de la wilaya de Béjaïa connaît sporadiquement des activités terroristes qui nuisent aux vies et aux biens. En fait, la marche d'aujourd'hui vient, comme si l'histoire se répétait, rappeler les premières heures du terrorisme. Car, en effet, c'est dans cette région qu'est née la première riposte citoyenne au terrorisme qui a frappé l'Algérie au début des années 1990. En 1994, au village Igoujdal, dans la région d'Azeffoun, les habitants ont créé le premier groupe d'autodéfense. C'était la première réponse des populations aux groupes terroristes. Deux décennies plus tard, les habitants d'Azeffoun crient leur refus au terrorisme.