Paix Après plus d?une décennie de terreur, le village retrouve sa quiétude d?antan. Le village d'Igoujdal, situé à l'extrême nord-est de la wilaya de Tizi Ouzou, dans la localité d'Azeffoun, a retrouvé sa quiétude après de longues années de résistance et de lutte contre les groupes armés terroristes au début de la décennie écoulée. Les habitants d'Igoujdal avaient été les premiers à constituer, en Kabylie, un groupe d'autodéfense dans le but de défendre leur village contre les incursions terroristes, dans cette région montagneuse limitrophe de la wilaya de Béjaïa. Un groupe terroriste avait tenté à plusieurs reprises, dès 1994, d'attaquer le village afin de délester ses habitants de leurs fusils de chasse, comme il l'avait fait lors d'opérations similaires dans d'autres villages environnants, a rappelé Ahmed Boutoura, président de l'APC d'Aït Chafaâ. Celui-ci a évoqué les moments difficiles vécus par la localité, qui a été, durant de longues années, un refuge et un point de transit pour des groupes terroristes se dirigeant vers Akfadou, Béni K?sila et Adekar (Béjaïa), aidés en cela par le relief de la région. Après ces incursions infructueuses, les villageois ont décidé de prendre les armes contre les hordes criminelles, veillant, jour et nuit à la sécurité de leur village. L'assassinat du journaliste et écrivain Tahar Djaout, natif d?Oulkhou, un village voisin, en mai 1993, avait constitué un facteur déterminant dans la prise de conscience des habitants d'Igoujdal et d'ailleurs sur les vrais desseins de ces assassins qui voulaient imposer leur diktat aux populations locales, à l'instar d?autres régions passées pour un temps sous leur emprise. Ahmed Boutoura a tenu à lancer un appel à tous les villageois concernés, les invitant à revenir dans leur village enfin sécurisé. Les membres du groupe d'autodéfense d'Igoujdal ont repris leurs activités habituelles, à l'instar de leurs concitoyens, tout en demeurant vigilants. La commune d'Aït Chafaâ, dont relève le village d'Igoujdal, est réputée pour la beauté particulière de ses plages, qu'elle tente de revaloriser afin que les familles qui n?osaient plus s'y rendre dans les années 1990 puissent à nouveau y aller en toute quiétude.