Le ministre précise que l'administration jouera un rôle de spectateur lors du prochain scrutin. Le ministre délégué chargé des Collectivités locales, M.Dahou Ould Kablia, a précisé, hier, que les déclarations du chef d'état-major de l'ANP ne constituent pas une mise en garde contre l'administration. Le ministre, qui s'exprimait à partir de Sétif, en marge de la visite du chef de l'Etat, dans cette wilaya, a estimé que «le général Lamari est tout à fait dans son droit de s'exprimer sur la question de l'élection présidentielle». Tout au moins, l'administration algérienne n'a guère de reproches à se faire concernant ses missions à l'occasion de la prochaine consultation électorale. «Les lectures faites par la presse au lendemain de l'entretien accordé par le chef d'état-major à la revue El Djeïch, rentrent, selon le conférencier, dans le cadre de la campagne qui vise à faire «un mauvais procès à l'administration». «Il faut que cesse ce genre de jugement», ajoute-t-il. Le représentant du gouvernement estime que l'appareil administratif, «ne se sent pas concerné ni de près ni de loin» par les mises au point du général Lamari. Ould Kablia insiste sur le fait que s'il y a fraude, «elle sera de la responsabilité des candidats et non de l'administration.» L'orateur insistera sur le rôle des partis politiques qui gèrent les collectivités locales. Renvoyant la balle à l'opposition qui parle de fraude anticipée, le ministre relève: «On a tendance à oublier que les amendements portés à la loi électorale sont le fait du parlement et non pas du gouvernement». Et d'ajouter: «L'administration ne met pas de gendarmes dans les bureaux de vote. Elle n'oblige pas les citoyens à s'acquitter de leur devoir électoral.» Avant de clore le chapitre, le ministre a tenu à préciser que «le chef d'état-major a dit des vérités qui sont prouvées sur le terrain». Ouled Kablia faisait-il allusion à la neutralité de l'armée qui a déclaré «qu'elle n'a pas de candidat»? Le représentant du gouvernement est revenu sur les émeutes qui ont éclaté un peu partout dans le pays. Il a minimisé l'ampleur de la colère populaire, préférant parler de «petits mouvements d'humeur», ayant pour origine les problèmes socio-économiques. «L'on reçoit quotidiennement des communiqués de la gendarmerie faisant état de petits mouvements d'humeur soulevés par une trentaine de jeunes qui réclament des logements ou des postes d'emploi.» Il reconnaît tout de même que la wilaya de Ouargla fait exception. «Pour ce cas précis, nous sommes intervenus rapidement pour geler le travail des bureaux de main-d'oeuvre qui ont favorisé ces dérapages.», affirme-t-il. Emboîtant le pas au ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, il n'a pas manqué de responsabiliser les élus locaux. Par ailleurs, Ould Kablia évoque, sans être interpellé, la crise de Kabylie pour dire que l'Algérie a perdu trois années sans qu'une solution ne vienne aplanir les divergences. Il insistera aussi sur le fait que la crise est politique. Cette intervention du ministre est à classer, selon les observateurs, dans le cadre de la précampagne électorale du président Bouteflika, à la veille du démarrage de la campagne officielle durant laquelle «il souhaiterait visiter la Kabylie». Le ministre rebondit sur les accusations de Taleb Ibrahimi, président de Wafa qu'il a qualifiées «de réaction surréaliste», l'appelant à avancer des preuves. Ould Kablia a défendu Zerhouni, estimant que «ce dernier n'a pas de comptes à rendre au candidat exclu».