Le refus de l'ONU d'envoyer des observateurs à l'occasion de la prochaine élection présidentielle n'a pas laissé indifférents les partis politiques algériens. Ainsi, Sallat, directeur de campagne d'Ali Benflis précise que «ce refus est un démenti cinglant à la prétention du premier magistrat du pays quant à la place de l'Algérie dans le concert des nations». Et d'ajouter: «L'opinion publique internationale ne peut pas être indéfiniment leurrée par les manoeuvres du président-candidat. Les organisations ne sont pas dupes. Ils ne veulent pas servir d'alibi à des élections que M.Bouteflika a truquées d'avance.» Lounaouci, responsable de la communication au RCD, précise quant à lui, que «nous avons toujours déclaré que lorsqu'on fait appel aux observateurs internationaux, cela doit se faire avant la campagne». Le parti de Saïd Sadi estime qu' «il existe actuellement dans le monde cinq principales organisations qui se chargent de ce genre de travail.» Ne mâchant pas ses mots, M.Lounaouci déclare: «Etant donné l'absence des observateurs étrangers de l'ONU, nous aurons donc droit à quelques Africains et Arabes qui n'ont pas réussi la démocratie chez eux.» Le MSP, par la voie de son vice-président Menassra, relativise la réponse de Kofi Annan en relevant : «Aujourd'hui, les choses vont beaucoup mieux qu'auparavant. Nous n'avons pas besoin de la présence d'observateurs internationaux. La vraie surveillance, c'est celle qui émane des différentes formations politiques, de ses militants et enfin du peuple.» Le parti de Louisa Hanoune, quant à lui, reçoit ce refus de la part de Kofi Annane comme une bénédiction. «C'est tant mieux, nous n'avons pas à faire appel à des étrangers. Dès le départ, nous avons demandé que ces élections soient organisées et surveillées par des Algériens», précise Djelloul, membre de la direction du PT. Le FFS, en dehors de la course pour la magistrature, estime par la voie de son premier secrétaire, Djoudi Mammeri, que la réponse négative du secrétaire général de l'Organisation des nations unies signifie tout simplement que «les organisations internationales ne veulent pas cautionner cette élection». Et d'ajouter qu'un scrutin «ne fait pas la démocratie».