Précision A un mois seulement de la présidentielle, l?ANP veut rassurer les candidats engagés dans la course, mais aussi dire que les jeux sont loin d?être faits. Face aux suspicions maintes fois manifestées par les candidats à la présidentielle et les partis politiques opposés au président de la République qui brigue un second mandat, quant à la neutralité des institutions de la République à l?occasion de la présidentielle du 8 avril prochain, l?Armée nationale populaire est sortie, une nouvelle fois, de son mutisme pour réaffirmer qu?elle «n?a aucun candidat» et qu?elle «n?est contre aucun candidat». Le chef d?état- major, Mohammed Lamari, qui s?exprimait ainsi dans les colonnes de la revue El-Djeïch, veut ainsi apporter un démenti aux rumeurs, de plus en plus insistantes, faisant état de l?alignement de l?ANP aux côtés de Abdelaziz Bouteflika. Des rumeurs que les précédentes déclarations de Mohammed Lamari au sujet de l?impartialité de l?ANP lors de la présidentielle du mois prochain n?ont pas pu dissiper. La preuve est que certaines personnalités politiques, et après avoir annoncé leur intention de se porter candidats à la présidentielle en prenant acte de la neutralité annoncée de l?ANP, ont renoncé à la course par la suite, pour «n?avoir pas vu cette neutralité se traduire sur le terrain». Si la «grande muette» a parlé à un mois seulement de la présidentielle, c?est certainement pour rassurer les candidats engagés dans la course, mais aussi pour dire que les jeux sont loin d?être faits. Toutefois, la neutralité de l?armée «n?aurait pas de sens si elle ne se généralisait pas à toutes les institutions de la République afin de ne pas entacher la crédibilité du scrutin», reconnaît Lamari qui répète pour la énième fois que l?ANP est en dehors des compétitions électorales. Cette affirmation a été bien accueillie par deux prétendants à l?élection présidentielle. «Nous saluons cette position et la considérons comme une importante avancée de la démocratie dans notre pays», a ainsi déclaré Djamel Ferdjellah, directeur de campagne de Saïd Sadi, alors que Abdelkader Sallat, le représentant de Ali Benflis a estimé que «cette position de neutralité de l?Armée constitue réellement un acquis pour la construction du pays». En revanche, le représentant de Abdallah Djaballah, Lakhdar Benkhellaf pense que «devant les dépassements et le parti pris de l?administration pour le président candidat, nous nous posons des questions sur cette neutralité». Pour sa part, un représentant de Ali Faouzi Rebaïne ne croit pas en les promesses de Lamari. En tous les cas, aussi bien Ali Benflis que Saïd Sadi, Abdallah Djaballah et Ali Faouzi Rebaïne sont convaincus que la neutralité de l?armée lors de l?élection du 8 avril n?aura aucun sens si l?administration et la justice, entre autres institutions de la République, n?observent pas, pour leur part, la neutralité. Un avis que partage?Mohammed Lamari, le chef d?état-major de l?ANP.