Il aura toute latitude pour se préparer à la présidentielle. C'est donc contraint que le Chef du gouvernement Ali Benflis quittera son poste après avoir longuement refusé de démissionner à la suite du désaccord né entre lui et le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. La brouille entre les deux hommes a atteint, ces dernières semaines, des pics tels que la cohabitation devenait pesante pour le fonctionnement même des institutions de l'Etat. Le départ, d'une manière ou d'une autre, de Benflis était inéluctable, car la bataille pour la présidentielle a déjà commencé. Benflis, qui s'est assuré le contrôle du FLN à la faveur du dernier congrès du parti après une rude lutte contre les partisans de Bouteflika, va donc pouvoir, aujourd'hui, se consacrer pleinement à la préparation de la prochaine présidentielle, même si, officiellement, il n'a jamais annoncé son intention de présenter sa candidature. Cette fois-ci, il semble qu'il est particulièrement intéressé par le challenge, lui qui a mené de main de maître la campagne de la présidentielle de 1999 pour le compte de Bouteflika dont il était le directeur de campagne. Après l'intronisation de Bouteflika, ce dernier lui avait confié, pour services rendus, I'intérim du secrétariat général de la présidence de la République, avant de le nommer à la tête du gouvernement. Benflis a pratiquement entamé sa carrière politique à la fin 1989 en se faisant élire au comité central et au bureau politique du FLN dont il sera membre réélu en 1991, 1996 et 1998. Il finit par prendre les commandes de l'ancien parti unique en mars dernier. L'homme s'était forgé, dès le milieu des années 1980, la réputation d'un militant atypique du parti unique d'alors. Il s'était distingué, en effet, en prenant une part active à la création de la première Ligue algérienne des droits de l'Homme, clandestinement et qui plus est avec des opposants pourchassés par le régime. H. S.