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«Il faut briser le mur du silence»
MEETING D'ALI BENFLIS A SIDI FREDJ
Publié dans L'Expression le 13 - 03 - 2004


«Il faut veiller à la régularité du scrutin.»
Le candidat, Ali Benflis a menacé en des termes à peine voilés, de recourir à l'exemple de la Géorgie, si le déroulement de l'élection présidentielle du 8 avril est entaché de «fraudes» ou «d'irrégularités». Même l'assistance évaluée à quelque 6000 personnes et représentants des organisations de masse, associations, comités de soutien, le mouvement des citoyens libres, des enfants de chouhada, syndicalistes et représentants de la société civile n'ont cessé de scander «Georgia, Georgia», en référence à cette République de l'ex-URSS qui a connu à la fin de l'année 2003, une insurrection nationale à la suite de soupçons portés à l'encontre de Chevardnadze, accusé d'avoir recouru à une fraude électorale. Benflis l'a clairement laissé entendre, jeudi dernier, lors de ce rassemblement: «Il faut veiller à la régularité du scrutin. Dans chaque wilaya, chaque commune, il faut que vous soyez présents. Vous devez aussi convaincre tous les officiels (wali, chef de daïra et président de l'APC) à faire de la résistance et à refuser les consignes venues d'en haut pour bourrer les urnes. Il est venu le temps de briser le mur du silence.» Dans le même temps, il a demandé aux walis de choisir entre «bourrer les urnes» au profit de Bouteflika ou d'assurer leur rôle d'agent impartial et refuser le diktat et «c'est l'Algérie qui gagne». Les journalistes de la presse publique n'ont pas été en reste, puisque Ali Benflis les a exhortés à se «libérer» et à se «réveiller».
Tour à tour sont énumérés les différents griefs retenus contre le candidat Bouteflika qui selon Benflis, tente «d'asservir le peuple» et distribue l'argent en «puisant dans le sac et en semant, à tout vent». «Le peuple doit demander des comptes à Bouteflika, c'est son argent qu'on gaspille», dira-t-il. Poussant plus loin, un diatribe, Ali Benflis portera à Bouteflika un coup terrible: «Depuis quatre ans et demi qu'il voyage et à six mois de l'élection il se souvient qu'il existe un peuple avec ses problèmes.» Dans son long plaidoyer, Ali Benflis qui se découvre dans ses joutes oratoires les attributs d'un redoutable tribun, fait monter, au fur et à mesure, la pression au grand bonheur des présents qui en redemandent encore plus. «Les martyrs ont refusé le colonialisme, nous ne devons pas accepter la gestion pharaonique. Celui qui humilie la femme, le chahid, le moudjahid et leurs enfants, qui a installé un régime pourri doit partir au soir du 8 avril prochain».
Selon Benflis, les partisans de Bouteflika «doivent avoir peur de la volonté du peuple», car «ils n'ont jamais fait les vraies batailles».
Revenant sur l'épisode de l'affaire du FLN, l'orateur a indiqué que sans le pays des Amirouche et de Ben Boulaïd, «cette affaire est devenue la plus grande escroquerie dans l'Histoire de l'Algérie». A la fin de son discours, le candidat Benflis a laissé échapper quelques informations de son programme électoral et ce qu'il compte réaliser s'il est élu président.
En premier lieu et concernant l'aspect politique, Benflis a rappelé que la crise ne peut être réglée « sans une véritable démocratie». Il promet pour cela de favoriser «l'alternance au pouvoir» et de «respecter les partis». Au plan économique, le candidat Benflis compte «créer un cadre idéal pour les investissements». En favorisant la création de 500 entreprises par an, 1000 PME/PMI et 20 zones d'activité annuellement. Au plan social, il mettra en place une structure de «médiation» entre l'Etat et ses partenaires sociaux afin d'élargir la représentation syndicale à tous les secteurs d'activité. En dernier lieu, il signalera à l'assistance que près de 500.000 personnes issues des comités de soutien et 350.000 militants du FLN seront mobilisés pour expliquer à la population les bienfaits de sa politique électorale.
Il y a lieu de signaler que les enfants de chouhada exclus de l'actuelle organisation (l'Onec) et à leur tête Tahar Benbaïbèche ont apporté leur soutien à Ali Benflis. Réunis en fin de matinée au camp de jeunes de Sidi Fredj quelque 300 enfants de chouhada ont signé une motion de soutien à Benflis après le retrait de Mouloud Hamrouche. Ce soutien a expliqué Tahar Benbaïbèche est motivé par le fait que le programme du candidat est le plus proche des visions de cette frange de la population.


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