Me Miloud Brahimi, ami de Me Vergés: «C'est une grosse perte pour le barreau, Vergès était un grand militant, il a porté haut et fort la cause algérienne. Vergès est un personnage complexe mais doué d'une très grande expérience. J'avais plaidé avec lui l'affaire Kloten où on défendait la cause d'une Palestinienne. J'ai ensuite travaillé avec lui dans l'affaire Alvi, dans l'affaire d'un Algérien assassiné par un parachutiste français. C'est moi qui l'ai ramené à Alger après sa disparition. Il avait été très bien reçu par les autorités algériennes et c'est à Alger à l'hôtel Aurassi qu'il développa sa plaidoirie pour l'affaire Klauss Barbie, au point où le quotidien français le Monde écrira le lendemain «Vergès a fait une répétition de sa générale de l'affaire Barbie à Alger». Pour l'histoire, il m'a proposé de plaider avec lui dans l'affaire Barbie avec Me Zohra Drif Bitat et Me Zerdani, mais nous avons gentiment refusé parce que l'affaire nous a été proposée une semaine avant le procès, une durée que nous avons considérée comme insuffisante pour étudier et préparer le procès. Nos chemins se sont ensuite séparés en raison du soutien dans le dossier des dirigeants de l'ex-Fis. La mort de Vergès est une grande perte pour la justice.» Me Hocine Zehouane, ancien président de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH) «C'est une grande figure qui s'en va. C'est un grand avocat de la lutte judiciaire anticoloniale. Un grand juriste et une grande figure du barreau. Je salue son originalité, c'est une figure particulière de la justice internationale. Espérons que sa disparition servira d'exemple pour les générations futures de juriste.» Christian Charrière-Bournazel: «C'était «un chevalier». Le président du Conseil national des barreaux a salué un «très brillant avocat», «courageux» et «indépendant». «Un avocat, ce n'est pas un mercenaire, c'est un chevalier, et Jacques Vergès était un chevalier», assure-t-il. Me Georges Kiejman: «Un géant». «Il n'y a pas beaucoup de géants au barreau, mais lui, incontestablement, en était un», avec «une période glorieuse quand il défendait le FLN algérien et une moins glorieuse quand il a commencé à défendre des mouvances terroristes comme la bande à Baader», juge l'avocat. Me Isabelle Coutant-Peyre Exprime la «chance incroyable» d'avoir débuté à son côté en 1981. «Il avait une vision politique exemplaire du métier d'avocat et une expérience unique dans les grandes luttes du XXe siècle», précise l'avocate de Carlos.