Une affluence insignifiante Le service d'ordre qui était venu en force pour cet «événement», n'a pas eu de peine à renvoyer ces éléments à leur caserne, faute d'une participation très très faible. Ils étaient hier matin à peine une vingtaine de journalistes, issus de deux quotidiens connus pour leurs tendances islamisantes, et quelques badauds à venir se rassembler devant l'ambassade d'Egypte en Algérie pour «exprimer leur colère» contre ce qu'ils appellent «le coup d'Etat militaire de Sissi». Le service d'ordre qui était venu en force pour cet «événement», n'a pas eu de peine à renvoyer ces éléments à leur caserne, faute d'une participation très très faible. La quasi-majorité des quotidiens algériens, qu'ils soient de langues arabe ou française ont assuré une couverture objective des événements que vit à l'heure actuelle l'Egypte sans tomber, toutefois, dans le piège des Frères musulmans et de leurs relais médiatiques. Pour bon nombre de nos confrères, la situation en Egypte n'est que l'exacte répercussion de la mauvaise gestion du pays par l'ex-président Morsi. Ce qui avait fait sortir les Egyptiens dans la rue, une mobilisation populaire conduite par le mouvement Ettamaroud résulte bien de la mauvaise gestion économique, sociale et sécuritaire en Egypte depuis l'installation des Frères musulmans au pouvoir. Le flop enregistré hier par les relais médiatiques des Frères musulmans en Algérie apporte la preuve tangible, qu'aussi bien l'opinion publique, que les médias algériens, déplorent les nombreuses pertes en vies humaines à la suite de la violence provoquée et entretenue par les partisans de Morsi. Il est à relever que ce n'est pas le premier échec enregistré en Algérie. L'appel lancé dernièrement par le Mouvement de la société pour la paix (MSP) et certaines organisations islamistes a connu le même échec. Il faut dire que l'Islam politique est en perte de vitesse en Algérie. Une chose est claire, cette poignée de personnes est simplement décidée à aller soutenir le massacre d'une nation par le terrorisme et sa tête pensante islamiste. «Est-ce que ces personnes qui ont décidé d'aller manifester devant l'ambassade d'Egypte aujourd'hui ont vécu la tragédie nationale avec nous autres Algériens?», s'est interrogé B. Amir, la cinquantaine, de passage dans les environs. Amir est un haut cadre dans une société publique. Devant les quelques personnes qui scandaient «Allah Akbar», il sursaute: «Ont-ils oublié en une décennie à peine d'amnistie, ce que l'islamisme et le terrorisme ont fait à notre Nation l'Algérie? Ont-ils oublié nos morts par centaines de milliers enterrés dans le silence?» dira-t-il. En effet, l'Algérie est le premier pays a avoir lutté contre le terrorisme dans la solitude et l'indifférence de tous. Nous enterrions nos morts et essuyions nos larmes bien avant un certain 11 septembre qui a mis en avant l'ennemi terroriste islamiste au goût du jour. Il est à se demander comment ces inconscients peuvent-ils aujourd'hui aller manifester pour l'islamisme en Egypte alors que 30 millions d'Egyptiens étaient sur la place Tahrir réclamant le départ de Morsi. Bien au contraire, la logique aurait voulu que les Algériens soient les premiers à soutenir l'Egypte dans sa lutte contre le terrorisme et son géniteur islamiste, l'Algérie a tellement payé contre le salafisme importé de cette région du monde que condamner la «source du mal» aurait été plus juste. Au lieu de ça et heureusement dans un silence et l'indifférence de la majorité des Algériens, une poignée d'inconscients s'est faite défenseur de l'islamisme et sous prétexte d'humanisme, condamne le sang versé des Egyptiens. Interrogé, Ammi Ahmed, octogénaire sorti prendre un bain de soleil, réagit d'une manière fracassante: «Y a-t-il deux types de sang? Qui a refusé d'obéir à l'Egypte officielle? L'Egypte officielle n'a-t-elle pas instauré un couvre-feu pour éviter de tomber dans le chaos? L'Armée n'a pas destitué Morsi, ce sont bien 30 millions d'Egyptiens sur la place Tahrir et partout en Egypte qui ont décidé de son départ ou alors prenons-nous l'Histoire que par la bride afin d'en profiter pour afficher clairement son islamisme?» A ses yeux, «ces individus qui ont manifesté pour le terrorisme en Egypte ont la mémoire bien courte, mais ce n'est sûrement pas de leur faute, l'histoire de la blessure algérienne n'a pas encore été écrite et n'a pas été récitée assez souvent à l'école pour la retenir». Enfin, l'islamisme aidé par les erreurs politiciennes nous a coûté 200.000 morts. Accuser aujourd'hui l'armée égyptienne qui tente d'éviter le chaos à l'Egypte, c'est comme soutenir un islamiste idéologue, assassin contre un officier républicain qui maintient l'ordre en attendant les prochaines élections. Pour un journaliste venu couvrir l'«événement»: «Il est à se demander si ces inconscients sont nostalgiques de la dawla islamya? Le pire, c'est bien une minorité de journalistes qui s'affichent clairement pour l'islamisme, ceux-là mêmes qui manipulent les Algériens via certains médias pour formater une fausse opinion malgré une histoire parlante faite de sang et de larmes contre un terrorisme et sa tête pensante l'islamiste», dit-il. Est-ce que la politique du pardon aurait fait oublier les coupables? A-t-on vraiment confondu amnistie et amnésie?