Les Frères musulmans égyptiens ont appelé à une grande mobilisation, hier, au nom de «la restitution de la légalité». Entendre par là le retour de Mohamed Morsi au poste de président de la République. Le ministre égyptien de la Défense, conscient des enjeux et des dangers qui menacent son pays, a, de son côté, appelé à une grande mobilisation pour hier, également, sous le slogan «Non au terrorisme». Youssouf Al Qaradaoui est d'accord avec la marche des Frères musulmans pour le retour de Morsi, mais n'est pas d'accord pour la marche contre le terrorisme et lance une «fetwa» contre cette forme de dénonciation du terrorisme. Le même Youssouf Al Qaradaoui lance une autre «fetwa» qui appelle à l'assassinat des militaires et des policiers égyptiens. Il tient à apporter son aide aux terroristes sévissant au Sinaï contre les militaires et les policiers égyptiens, après avoir apporté son aide aux terroristes en Syrie. L'université Al Azhar, infiniment plus sage, appelle, elle, à éviter la violence et à maintenir l'unité du peuple égyptien. Ce sont des ingrédients parmi tant d'autres qui influent sur les événements en Egypte où environ 228 personnes sont décédées en un mois, et des centaines d'autres blessées depuis la destitution de Mohamed Morsi, à la demande d'une large partie du peuple égyptien. 46 parmi ces personnes ont trouvé la mort au Sinaï où des terroristes assassinent militaires et policiers égyptiens dans des embuscades et attaques contre des barrages. Hier, une foule nombreuse s'est rendue à la place Al Tahrir, démarrant de plusieurs sites, dont la mosquée Al Azhar, scandant des slogans favorables à l'armée égyptienne. D'autres manifestants arrivaient également de la rue Mohamed Mahmoud, selon des témoignages locaux, vers la place Al Tahrir, scandant eux également des slogans favorables à l'armée égyptienne. De par cette marche, la foule nombreuse tenait à charger l'armée de mener «la guerre contre le terrorisme». Les opposants de Mohamed Morsi qui accusent les Frères musulmans d'être derrière la vague de violence qui s'abat sur l'Egypte, expriment, de cette façon, leur soutien à la feuille de route établie par l'armée égyptienne après la destitution de Mohamed Morsi. Cette grande mobilisation intervient suite à une pression exercée par les partisans de Mohamed Morsi qui, sortis dans la rue, disent «continuer à manifester jusqu'au retour de la légalité, le retour du président Morsi à son poste». La grande mobilisation des opposants de Morsi intervient également après une série d'attentats terroristes qui ont coûté la vie à des dizaines de militaires et policiers égyptiens au Sinaï. Tandis que des millions ou des dizaines de millions d'opposants de Morsi manifestaient hier contre «la violence prônée par les Frères musulmans» et «contre le terrorisme», les partisans du président déchu ont tenté de maintenir la pression en refusant de quitter la rue où ils se sont installés depuis plusieurs jours. «Plusieurs leaders des Frères musulmans sont, d'autre part, recherchés par la justice pour avoir appelé à la violence», selon les magistrats égyptiens. Au plan international, Washington, accusé de soutenir les frères musulmans, renonce à définir les événements en Egypte, mais demande la libération du président déchu, Morsi. La même demande est faite par d'autres pays occidentaux, tandis que la justice égyptienne n'écarte pas l'éventualité de l'inculpation du président déchu.