Le bras de fer tend à se dénouer Si la pression sera maintenue pour la convocation du CC, l'idée du congrès extraordinaire reste irréalisable. A quatre mois seulement de la convocation du corps électoral, comptant pour la présidentielle de 2014, le parti du Front de libération nationale n'est pas encore sorti d'affaires. Quelle solution sera envisagé pour la remise sur les rails du vieux parti? Maintenir Belayat comme coordinateur du bureau politique jusqu'à après avril 2014, convoquer dans l'immédiat la session du comité central ou bien aller vers le congrès extraordinaire, sont autant de propositions évoquées par des cadres et responsables du parti majoritaire. Les redresseurs souhaitent aller vers le congrès extraordinaire Le FLN semble franchir une phase décisive dans sa remise en marche. La convocation de la session du comité central, l'élection d'un nouveau secrétaire général et l'échéance de la présidentielle, seront les prochaines batailles que la direction actuelle doit engager. L'approbation accordée au bureau politique avant-hier par 125 députés, dont une quarantaine au moins ont la qualité de membre du comité central, permet à cette instance de retrouver un tant soit peu de sa légitimité. Cette avancée est importante, mais loin d'être suffisante à même de résoudre l'équation de la crise trop compliquée qui ronge depuis des mois le parti. Les redresseurs, par la voix de Mohamed Seghir Kara, qualifient la dernière réunion du bureau politique de victoire dans la mesure où elle a consacré la défaite des opportunistes ou les partisans de la «chkara». Faire barrage à ce groupe composé de personnes qui n'ont rien à voir avec le FLN et de surcroît ramenés au parti par l'ex-secrétaire général déchu, constitue une des «priorités» du mouvement de redressement, selon l'ex-ministre du Tourisme. Cependant, le fait que la direction actuelle ne soit pas issue de la base, minimise grandement et rend le rôle du FLN dans les échéances à venir, quasiment insignifiant, selon de nombreux observateurs. Il est à relever, notamment que les structures locales du FLN ne sont pas renouvelées depuis 2005. Par conséquent, le fossé séparant la base des directions locales et nationales du parti est le moins que l'on puisse dire, très large. Cette situation s'est aggravée davantage par la crise ou la paralysie dans laquelle s'enlise l'appareil du parti. En réalité, le bout du tunnel n'est pas pour bientôt. Pour cause, dira M.Kara: «Belkhadem a miné toutes les instances du parti depuis son intronisation à la tête du parti. Actuellement force est de constater que sur le plan organique, le FLN est très mal en point.» A ce propos, il a fait remarquer que tous les mouhafedhs actuels ont été imposés par Belkhadem. Ces caïd locaux, désignés par l'ex-secrétaire général parmi les membres des bureaux élus des mouhafadhas, ont joué un rôle important dans l'élection des secrétaires de kasma. Depuis près de 5 ans, ces responsables locaux qui se sont ligués en association de soutien tous azimuts, se limitaient à prêter allégeance à telle ou telle personne, commente-t-on encore. Une chose est sûre: l'élection du secrétaire général du parti dans les conditions actuelles permettra au FLN d'assurer un minimum syndical dans son activité politique. Pour rétablir des passerelles avec les électeurs, redonner un nouveau souffle et dynamiser ses structures, un congrès extraordinaire s'impose. Pour concrétiser cette proposition, le mouvement de redressement mène actuellement des concertations pour la mise en place d'une direction collégiale intégrant toutes les parties. Belayat contre un congrès extraordinaire Toutefois, l'actuel coordinateur du Bureau politique, Abderrah-mane Belayat, ne l'entend pas de cette oreille. Contacté, hier, il s'inscrit en porte-à-faux avec cette perspective. En revanche, il balaie d'un revers de la main l'idée d'aller vers un congrès extraordinaire pour rétablir la confiance de la base militante. «Le congrès du FLN ne sera qu'ordinaire et se tiendra comme prévu en 2015, après l'élection présidentielle», souligne-t-il. Pour lui, le contrôle des mouhafedhs est largement maîtrisée. Le fait qu'ils soient désignés par Belkhadem, ne change rien, selon lui. «Ces derniers qui ne sont ni surexcités ni amorphes, jouent leur rôle normalement», ajoute-t-il. Par ailleurs, Belayat se félicite d'avoir évité le danger que comporte le retour aux élections des représentants du parti à l'APN grâce à la volonté des députés. La date de la réunion du BP n'est pas encore fixée, mais elle sera organisée dans quelques jours en fonction de la disponibilité de tous les membres, notamment concernant l'agenda des ministres, dira-t-il. Cette réunion sera consacrée à l'examen de la liste initiale confectionnée par Belayat. Et ne seront maintenus que «ceux qui remplissent les critères définis par les députés eux-mêmes lors de la dernière réunion», fait-il savoir. Les mouhafedhs feront la pression sur Belayat en vue de convoquer le CC Joint par téléphone, le député de la wilaya de Oum El Bouaghi et membre du comité central, n'agrée pas l'idée de congrès extraordinaire, d'autant plus, explique-t-il, «un délai très court, soit quatre mois, nous sépare de la date de la convocation du corps électoral par le chef de l'Etat. De plus, la convocation du congrès extraordinaire relève des prérogatives du président du parti, en l'occurrence le président de la République ou à défaut, il faut réunir les 2/3 des membres du CC avec un objet bien défini. Une perspective difficilement réalisable dans l'état de la division des rangs à laquelle est parvenu le parti. Ceci dit, pour préparer le congrès il faut disposer d'une période de pas moins de six mois, estime-t-il. Par voie de conséquence, il ne reste comme solution plausible pour le parti que la convocation d'une session extraordinaire avant avril 2014, relève-t-on. Dans cet ordre d'idées, à l'issue de leur réunion tenue récemment, une quarantaine de mouhafedhs ont appelé à la convocation dans les plus brefs délais d'une session du comité central afin d'élire un nouveau secrétaire général du parti. La mise en place d'une direction légitime aurait épargné au FLN plusieurs problèmes et obstacles rencontrés depuis la destitution de Belkhadem, indique-t-on. De ce fait, les mouhafedhs ne comptent pas rester les bras croisés puisqu'une autre réunion élargie à tous les mouhafedhs sera tenue incessamment pour faire pression sur le bureau politique en vue de convoquer dans l'immédiat une session extraordinaire du CC, affirme Rachid Assas, également mouhafedh. Enfin, il faut compter aussi avec le groupe de Tahar Khaoua, Boumahdi et Allioui qui, eux, sont sur d'autres considérations.