Depuis samedi, l'administration Obama s'est démenée pour tenter de convaincre les élus de la suivre. Le président a engrangé mardi les soutiens de hauts responsables républicains. Le président américain Barack Obama est arrivé hier en Suède, première étape d'un voyage de trois jours en Europe où il tentera de rallier davantage de partenaires étrangers à sa politique syrienne. M.Obama, dont l'avion Air Force One a atterri dans la matinée à l'aéroport international de Stockholm, devait passer 24 heures en Suède avant de se rendre en Russie, pays hôte du sommet du G20, aujourd'hui et demain à Saint-Pétersbourg. La Syrie devait déjà dominer les conversations en marge de ce forum international avant la décision de M.Obama, annoncée samedi, de mener des frappes s'il obtient l'aval du Congrès pour punir le régime de Bachar al-Assad d'avoir ordonné une attaque chimique particulièrement meurtrière le 21 août. Le président américain a alors créé la surprise en demandant au Congrès de soutenir le principe d'une action «limitée». Le fait de solliciter le feu vert des élus de Washington, en vacances jusqu'au 9 septembre, a repoussé d'une dizaine de jours une opération militaire qui paraissait encore imminente vendredi dernier. Depuis samedi, l'administration Obama s'est démenée pour tenter de convaincre les élus de la suivre. Le président a engrangé mardi les soutiens de hauts responsables républicains et s'est dit confiant sur les chances de passage d'une résolution autorisant le recours à la force contre la Syrie. Après les élus américains, M.Obama va s'employer à convaincre ses partenaires étrangers. Un haut responsable de la Maison-Blanche a indiqué hier qu'en marge du G20, M.Obama rencontrerait en tête-à-tête ses homologues français, François Hollande et chinois, Xi Jinping, ainsi, que le Premier ministre japonais Shinzo Abe. Le responsable a par ailleurs confirmé qu'aucune rencontre bilatérale n'était prévue en l'état avec le président russe Vladimir Poutine, mais «nous nous attendons à ce que les deux présidents aient une occasion de se parler en marge des différentes réunions du G20». Hier, M.Poutine a semblé adopter un ton plus conciliant que ces derniers jours, assurant que Moscou accepterait une action dans ce pays s'il y avait des «preuves convaincantes» de l'usage d'armes chimiques par le régime. Mais il a aussi souligné qu'une intervention sans aval de l'ONU serait une «agression». M.Poutine a également qualifié M.Obama de «très bon interlocuteur» qui «sait écouter» et a affirmé que leurs relations personnelles n'étaient pas mauvaises. Un sommet russo-américain à Moscou prévu avant le G20 a été annulé par Washington après l'octroi d'un asile temporaire au fugitif Edward Snowden. Avant l'annonce de samedi, seule la France s'était dite disposée à suivre M.Obama dans une opération armée en Syrie, après le forfait du Premier ministre britannique David Cameron, contraint à y renoncer par un vote du Parlement. La question syrienne devrait aussi peser sur le séjour de M.Obama à Stockholm, la première visite bilatérale d'un président des Etats-Unis en Suède. Le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt, qui a pris position pour une solution négociée aux Nations unies, devait participer à une conférence de presse commune avec le président américain à l'issue d'une réunion bilatérale. «Il est évident que la Syrie fera partie des questions évoquées», a expliqué le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt. Mais Stockholm espère aussi et surtout parler des négociations de libre-échange entre les Etats-Unis et les l'Union européenne, selon lui.