A la veille du début de la campagne électorale, le candidat du FLN Ali Benflis a rendu visite hier à une dizaine de titres de la presse écrite domiciliés à la maison de la Presse Tahar-Djaout à Alger. Le candidat Benflis a été l'hôte des quotidiens Le Matin, El Watan, El Khabar, El Fedjr, La Nouvelle République, Le Jeune Indépendant, Le Jour d'Algérie, La Dépêche de Kabylie, mais c'est au Soir d'Algérie qu'il a été triomphalement accueilli et en véritable président. Ali Benflis s'est déplacé à la maison de la Presse pour voir les conditions de travail des journalistes et il s'est engagé à les prendre en charge. «Nous sommes la liberté» déclare-t-il à l'endroit des journalistes qui l'entouraient, il ajoute: «La campagne électorale va commencer demain (aujourd'hui Ndlr) pour les cinq prétendants, mais le président-candidat lui, a entamé sa campagne il y a six mois.» Un large chapitre dans le programme de M.Benflis est réservé à l'ouverture des médias publics et privés et aux conditions socioprofessionnelles des journalistes. C'est la deuxième fois que M.Benflis fait le tour des rédactions après la visite effectuée lors de la suspension des six journaux en août dernier. Un double message est contenu dans ce déplacement: la symbolique du rendez-vous, l'élection présidentielle, ensuite la liberté d'expression chèrement payée et acquise en Algérie. Un message fort à l'égard d'une presse fragilisée par les incessantes menaces qui pèsent sur elle. Par cette visite, Ali Benflis entend, d'une façon feutrée, apporter une réponse à son rival Bouteflika pour qui les journalistes ne sont pas moins que des «tayabate el hammam» (masseuses de bain maure, déclaration faite lors de la campagne électorale pour la présidentielle de 1999 Ndlr).