Washington craint que les hommes de Hattab ne rayonnent sur toute la région sahélienne. Selon des sources sécuritaires, le Pentagone vient de dépêcher des unités d'élite dans le Sahara malien en vue de traquer les éléments du Gspc dont la présence a été signalée aussi bien par les services secrets locaux, que par la surveillance satellitaire exercée au niveau de la région. Les Américains, qui poursuivent d'arrache-pied leur lutte contre le terrorisme, craignent que ces éléments ne rayonnent sur toute la région sahélienne comme le souhaitait Ben Laden dont un émissaire, qatari, avait été abattu par les services de sécurité algériens, il y a de cela près de deux années. La menace, qui pèse sur le Sud algérien, concerne également le Soudan, le Tchad et le Mali. La semaine passée, en outre, un violent accrochage avait opposé 45 terroristes conduits par Abderrezak El-Para aux militaires tchadiens. Ces éléments, fortement armés, auraient bénéficié de l'argent de la rançon payée par les autorités allemandes pour se trouver aussi bien équipés. Quelques mois auparavant, ce sont les services de sécurité algériens qui avaient intercepté un convoi terroriste aux frontières sud, transportant des quantités effrayantes d'armes, d'explosifs, de grenades et de munitions. A la lumière de tous ces évènements, la lutte contre le terrorisme dans le continent africain vient de faire un véritable bond qualitatif, aussi bien grâce à l'expérience des services de sécurité algériens, qui ont pris une part active à toutes les opérations évoquées plus haut, qu'avec l'implication de l'Oncle Sam, disposant d'une technologie de pointe permettant de mieux traquer les terroristes, même dans les coins les plus reculés de la planète. Dans le même temps, nous apprenons que l'Union africaine a décidé d'ouvrir d'ici six mois un «centre antiterrorisme» qui siègera à Alger. C'est ce qu'a annoncé à Addis Abeba le président de l'UA, Alpha Oumar Konare. «Nous sommes convenus d'ouvrir dans les six mois un centre antiterrorisme qui sera installé à Alger, qui coordonnera l'information et qui mettra au point un mécanisme commun de lutte contre le terrorisme sur le continent», a déclaré le président Konare en réunion du conseil exécutif de l'UA. «Nous ne faisons pas cela pour plaire aux Espagnols ou aux Américains, nous le faisons pour notre propre bien». Le centre d'Alger collectera l'information en provenance de tous les Etats membres de l'UA et organisera l'échange de cette information entre eux. Il enregistrera tous les actes de terrorisme présumés, et avertira les pays du continent d'éventuels actes de terrorisme en préparation, a-t-il précisé.