La localité de Haïzer, chef-lieu d'une daïra limitrophe du chef-lieu de wilaya, a renoué avec la violence. Comme au début du «Printemps noir», le chef-lieu de la commune a connu des scènes de violence. Des jeunes se sont attaqués au siège de l'APC et ont saccagé les locaux. La violence s'étalera au parc de la commune où un véhicule communal a été incendié. A la mi-journée, la ville était bouclée par des éléments CNS dépêchés depuis le cantonnement. Les ruelles gardaient encore des traces d'une journée qui rappellent les dernières années. Ce mouvement de protestation est dû, selon certains, aux défaillances constatées dans la gestion. La daïra de Haïzer qui s'étale sur une partie du Djurdjura continue à souffrir du manque d'eau et pour cause, un projet AEP qui n'arrive toujours pas à se réaliser. Selon toujours les mêmes sources, l'origine de cette réaction violente est à chercher du côté du comité citoyen qui n'a jamais digéré les dernières élections locales. Pour mémoire, la commune a participé au choix du maire malgré l'appel au boycott de l'interwilayas et du comité local qui est le seul à rejeter les élections et le dialogue avec le pouvoir. Les événements d'hier à Haïzer succèdent à ceux vécus par la wilaya au début de la semaine à Aïn Laloui, à Kadiria et à Ouled Rached lesquels ressemblent pour leur part à ceux de Ouargla, de Batna. Des personnes rencontrées font un parallèle entre les faits vécus à Haïzer hier et la visite de M.Ould Abbès à Bouira le 7 mars. «C'est là une réponse aux gens du pouvoir qui croient avoir domestiqué la Kabylie», nous dira un jeune de la localité. La succession et la ressemblance des événements laissent dire à certains que la manipulation n'est pas à écarter. En marge des spéculations, la réalité est là. La campagne et l'élection risquent d'être chaudes. Par ailleurs, les archs de Tizi Ouzou, à leur tête Bélaïd Abrika ont tenté de perturber, dans la soirée de dimanche dernier, la visite du ministre de la Santé, M.Mourad Redjimi, au CHU de Tizi Ouzou. Une quinzaine d'éléments des archs de la ville, massés devant l'entrée du CHU, ont martelé les slogans des archs. Présents en nombre, les services de sécurité ont essayé de calmer le jeu. Une petite bousculade entre policiers et manifestants a été signalée. Des jeunes ont même jeté quelques pierres sur le cortège, mais sans réellement constituer un début d'émeute. Les policiers ont interpellé un jeune qu'ils ont relâché peu après. Le cortège ministériel a finalement quitté le CHU, à la fin de la visite, sans encombres. Les archs disent être fidèles au principe arrêté par le mouvement: aucune visite officielle dans la région tant que la plate-forme d'El-Kseur n'est pas satisfaite. Par ailleurs, l'aile dite « dialoguiste » organise aujourd'hui 9 mars, un meeting à Fréha, un autre à Bouzeguène, alors que la région de Yattafen (Béni-Yenni) sera «couverte» durant le week-end. De leur côté, les archs des Ath-Djennad, dans une déclaration signée depuis Abizar, s'en prennent à Saïd Sadi. Ils accusent le leader du RCD et candidat à la présidentielle «...d'avoir sacrifié ce qui reste du parti avec sa participation à l'élection, une façon de participer au maintien du système...» Divisés et avec une population usée, laminée et observant un certain recul, les archs affirment toujours leur intention de perturber et la campagne électorale et le déroulement de l'élection. Ici et là, on entend des délégués menacer de recourir à la rue. Tizi Rached va même plus loin, en écrivant clairement que «l'acte électoral n'est pas une affaire individuelle, depuis le Printemps noir, c'est plutôt une affaire collective...» avec ce genre de démarche, il est fort à craindre que des dérapages n'émaillent la campagne électorale. Les militants du RCD n'accepteront jamais que le mouvement qu'ils ont longtemps accompagné, et dans lequel le RCD a investi beaucoup d'espoir se retourne contre leur candidat. A Tizi Ouzou, les banderoles des archs sont ressorties et garnissent le quartier des Genêts. Ulac l'vote! Pouvoir assassin et autres proclamations des archs font peser sur la campagne électorale une certaine angoisse. Même s'il est vrai que le mouvement n'a plus son «ancienne force de frappe», il reste qu'il peut être en mesure de «déranger sérieusement» le processus électoral.