Ils appellent à une grève générale pour ce mercredi. Avec la visite annoncée pour aujourd'hui du président-candidat en Kabylie sont apparues les affiches noires des archs. Placardées un peu partout et principalement dans la grande rue, avenue Abane-Ramdane à Tizi Ouzou, ces affiches sont le résultat du conclave extraordinaire de la Cadc, aile dite dialoguiste, tenu avant-hier lundi à Tizi Rached. Les archs appellent à une grève générale pour ce mercredi, jour prévu pour le meeting du président-candidat et à un rassemblement devant la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, lieu du meeting. Contactés, des citoyens disent que pour eux : «M.Bouteflika, comme les autres candidats est libre d'aller et venir dans Tizi Ouzou qui est une région d'Algérie...» Certes, d'autres et notamment les jeunes gens se réclamant des archs, entendent « interdire l'accès de Tizi Ouzou au premier responsable des drames ayant eu lieu en Kabylie, avec le Printemps noir!» Cependant, et le meeting de M. Ouyahia, vendredi dernier, l'a démontré, il semble bien que les archs n'aient plus la même empreinte sociale. Les commerçants peuvent refaire le même «coup» que lors de la visite d'Ouyahia vendredi dernier, et ainsi ignorer l'appel des archs. En fait, le mouvement est en réelle perte de vitesse. Ainsi, dans la journée du 29 mars et lors du meeting présidé à Mekla par Abrika, au moment où ce dernier s'en était pris fougueusement aux partis politiques, principalement le FFS et le RCD, un élément de ce dernier parti a interpellé le délégué preuve en main. La décence et le respect des autres, de tous les autres, nous interdisent de reproduire ici les propos accusateurs ayant ciblé ce délégué. Les principaux intéressés, les citoyens disent « ne rien tenter contre quiconque veut parler! La démocratie c'est aussi la faculté d'écouter tout le monde ! » dira un étudiant croisé dans les rues de Tizi Ouzou. Un autre va plus loin en déclarant: «Il serait malheureux qu'au nom de la démocratie, l'on arrive à interdire de parole, celui qui est aussi et d'abord un citoyen algérien...» Par contre, l'organisation féminine proche des archs : «Collectif de femmes du Printemps noir» appelle les citoyennes et les citoyens ainsi que les parents des victimes du Printemps noir «à observer un rassemblement pacifique dans le centre-ville de Tizi Ouzou, aujourd'hui 31 mars, pour faire barrage à l'homme qui a fait pleurer les mères de Kabylie...» Aujourd'hui, Tizi Ouzou démontrera si elle a gardé son statut: celui d'arène démocratique où tous les avis peuvent s'exprimer ! La Kabylie est fatiguée de la voie de la contestation et comme pour paraphraser le collectif des femmes: les mères de la région ne veulent plus pleurer !