Ces dernières années, la classe politique nationale s'est particulièrement intéressée aux jeunes étudiants à travers la création de plusieurs organisations. Il n'est pas un campus universitaire qui ne renferme en son sein une organisation appartenant à telle ou telle formation. L'objectif étant d'étendre son influence sur une frange censée représenter l'élite de demain. Vers la fin des années 1980, dans le sillage de l'ouverture démocratique, une lutte acharnée a été menée par les partis politiques nouvellement créés pour reprendre un terrain estudiantin qui échappait déjà au FLN. Il faut dire que le terreau existait déjà : laïques, communistes, islamistes étaient déjà actifs. Pratiquement tous les partis s'y sont alors facilement engouffrés. Et les organisations estudiantines s'étaient en effet transformées en porte-voix des états-majors partisans au détriment de la défense de l'intérêt des étudiants. La violence n'était jamais loin. L'émergence du terrorisme islamiste a stoppé net l'expérience. Retour à la case départ avec cette fois-ci l'irruption d'organisations, comme l'UGEL, proche du MSP. L'intermède est aussi une occasion pour d'autres partis de s'essayer à l'exercice de la création d'organisations estudiantines. Le FLN, quant à lui, tente de reprendre son emprise d'hier. Car au sein de ce parti qui observe que la jeunesse constitue la majorité du peuple algérien, on estime qu'il est pratiquement impossible de ne pas associer cette frange importante de la société dans l'activité politique. Contacté, Saïd Bouhedja, responsable de la communication au sein du FLN, souligne que le peuple algérien est majoritairement jeune. «C'est la raison pour laquelle notre formation a toujours accordé de l'importance à cette frange de la société». Dans ce cadre, il a précisé que son parti a déjà organisé il y a quelques années son université d'été dédiée exclusivement à la jeunesse et les problèmes auxquels elle fait face. Toutefois, il précise que les étudiants ne doivent pas faire de la politique à l'intérieur des universités pour ne pas les détourner de leur vocation initiale. Le Parti des travailleurs (PT), comme tous les partis d'extrême gauche, avait aussi son pendant estudiantin au sein des campus. Mais son influence n'a jamais été importante. Il y a juste deux ans, la formation de Louisa Hanoune a créé l'organisation de jeunes pour la révolution qui veut dépasser le cadre universitaire, puisqu'elle ambitionne de représenter tous les jeunes. Ramdane Taâzibt, député du PT, affirme que la jeunesse qui subit de plein fouet les conséquences des différents problèmes touchant notre pays a droit à une organisation au sein de laquelle elle exposera ses préoccupations. «Le Parti des travailleurs, ajoute-t-il, a offert aux jeunes un moyen politique, voire un espace au sein duquel ils pourront réfléchir sereinement à tout ce qui touche à leur vie». A quelques exceptions près, le Front national algérien (FNA) pense de la même manière, sauf que cette formation politique affirme être pour l'autonomie de chaque organisation. Par le biais de son chargé de communication, le parti de Moussa Touati explique que «pour l'heure nous n'avons pas encore pensé à la mise en place d'une organisation estudiantine qui sera l'antichambre du parti».