La communauté de développement de l'Afrique australe (Sadc) a fait part, vendredi soir, de son inquiétude face au déploiement de troupes rwandaises à la frontière avec la RDC, et a émis l'espoir qu'aucune invasion n'est envisagée. La Sadc «s'inquiète du déploiement des troupes rwandaises à la frontière et exprime son espoir que le Rwanda n'envisage pas d'envahir la RDC ce qui compliquerait une situation déjà délicate», a indiqué l'organisation diplomatique régionale, à l'issue d'un sommet en Namibie auquel assistait le président congolais Joseph Kabila. La SADC a aussi «appelé les voisins de la République démocratique du Congo (RDC) et toutes les nations à contribuer à la paix, à la sécurité et à la stabilité de la RDC», selon le communiqué. La Sadc s'est aussi félicité de «la pression militaire continue exercée sur les rebelles du M23 et les autres forces négatives dans l'Est de la RDC pour assurer une cessation des hostilités». Du 21 août au 30 août, les Fardc (armées congolaise régulière) et la Monusco ont attaqué les positions du M23 au nord de Goma (nord-est de la RDC), obligeant les rebelles à reculer. Mardi dernier, Kinshasa et les rebelles sont officiellement revenus à la table des négociations. Plusieurs autres chefs d'Etat participaient au sommet, le Namibien Hifikepunye Pohama hôte de la réunion, ainsi que ceux du Malawi Mme Joyce Banda et de Tanzanie M. Jakaya Kikwete. L'Afrique du Sud était représentée par sa ministre des Affaires étrangères Maite Nkoana-Mashabane. Tanzanie, Malawi et Afrique du Sud participent à la brigade d'intervention (FIB) d'environ 3.000 hommes appuyant l'ONU en RDC. Pour la première fois, les Casques bleus ont un mandat offensif et peuvent engager les combats avec les rebelles, tandis que des drones de surveillance devraient entrer en action en décembre, notamment pour surveiller la frontière. L'ONU tente de mettre fin au conflit qui oppose depuis mai 2012 les rebelles du M23 à l'armée congolaise dans cette riche province minière de l'est de la RDC. Le M23, ou Mouvement du 23-mars, est essentiellement composé d'ex-rebelles tutsi congolais intégrés à l'armée de RDC en 2009 à la signature d'un accord de paix mais qui dénoncent un manque de respect des accords passés. L'Ouganda a été accusé, comme le Rwanda, de soutenir les rebelles, ce que Kampala et Kigali démentent. Par ailleurs et dans le contexte du conflit qui l'oppose à la rébellion du M23, le gouvernement congolais a organisé hier matin à Kinshasa une «messe du souvenir» en soutien aux populations de l'est de la République démocratique du Congo en proie à la guerre et l'instabilité sécuritaire. Des ministres, des diplomates et chefs religieux ont assisté à ce culte interconfessionnel abrité par la cathédrale du Cinquantenaire, où seuls les premiers rangs étaient remplis, selon les images diffusées en direct sur la Radio Télévision nationale Congolaise (Rtnc) L'armée combat depuis mai 2012 le Mouvement du 23 Mars (M23) dans la province du Nord-Kivu, riche en minerais et en proie à l'instabilité depuis deux décennies. Des experts de l'ONU accusent le Rwanda et l'Ouganda voisins de soutenir la rébellion, ce qu'ils ont toujours démenti.