A moins de trois semaines du scrutin, la question de l'encadrement des centres et bureaux de vote continue de susciter une forte attitude de méfiance de la part des représentants des candidats à la présidentielle à l'égard de l'administration. S'appuyant sur les nouveaux amendements apportés à la loi électorale qui les autorise à demander la mise à l'écart de tout encadreur dont la neutralité et l'impartialité sont mises en doute, les représentants habilités de Benflis, Bouteflika et Djaballah particulièrement, ont présenté des «centaines de recours». Cette loi censée apporter davantage de garantie quant à l'impartialité de l'administration n'a pas tardé à donner lieu à une véritable opération de «liquidation» pure et simple d'encadreurs jugés politiquement trop marqués ou ayant eu, par le passé, des sympathies partisanes avérées. Ainsi, de nombreux chefs de centres de vote ont fait l'objet de recours et l'administration est donc tenue à statuer sur leur cas dans la semaine qui suit, afin de procéder à leur remplacement ou rejeter les requêtes des partis politiques qui auront, cette fois-ci, latitude de saisir la justice. Même si pour certains cas, les recours semblent tout à fait justifiés, il est certain que de nombreux petits fonctionnaires seront privés des «quatre sous» supplémentaires qu'ils comptaient gagner en travaillant le jour du scrutin, à cause du climat de suspicion et de méfiance qui règne entre la classe politique et l'administration. Les quelque 6000 encadreurs ont donc été passés au crible au niveau des permanences de Benflis, Bouteflika et Djaballah. Une question s'impose cependant, ces encadreurs iront-ils voter et au profit de quel candidat voteront-ils?