Hier, le leader du MRN a choisi la wilaya de Laghouat pour donner un prolongement à ses prêches électoraux. Maniant ses discours électoraux au gré des tendances de ses auditoires, M.Djaballah a opté, lors de son meeting d'avant-hier à Ghardaïa, sur «la cohabitation entre Arabes et Amazighs» comme thème de campagne. «Les enfants de l'Algérie qui compte plusieurs rites religieux, sont tous frères et appartiennent à l'Algérie qui demeure leur patrie», a-t-il déclaré à l'adresse d'une assistance nombreuse. Reprenant les propos qu'il a tenus à Boumerdès au premier jour de la campagne, le candidat islamiste a précisé qu'Arabes et Amazighs «enfants de la même nation sont condamnés à s'entendre et toute compétition les opposant doit être pour l'intérêt exclusif de l'Algérie». Ouvrant sa plaidoirie par un appel à «l'unité nationale» destiné aussi bien aux M'zabs - les autochtones de Ghardaïa - qu'aux Arabes, Djaballah n'a pas passé sous silence les fléaux socio-économiques dans lesquels se débat le Sud. A cet effet, il n'a pas tari de promesses alléchantes au cas où il accéderait au trône. Tout en mettant en exergue «les richesses souterraines que recèle le Sud», l'orateur a prêté serment d'oeuvrer «à la création d'emplois au profit des enfants du Sud et à l'amélioration de votre quotidien malmené». Abordant les causes de la misère qui a pris racine dans le vaste désert aux ressources inestimables, Djaballah a accusé sans ambages le chef de l'Etat d'être «incapable de réaliser le progrès et le bien-être des habitants du Sud». Pour conclure, il a dit venir à «Ghardaïa afin d'appeler à un partenariat entre Algériens et à une utilisation rationnelle des fonds de l'Etat qui doivent être affectés au règlement de nombreux problèmes qui se posent avec acuité dans le Sud, tels que la remontée des eaux, la surfacturation de la consommation de l'énergie électrique». Au quatrième jour de la campagne, hier, le leader du MRN a choisi la wilaya de Laghouat pour donner un prolongement à ses prêches électoraux. Là, il a fait étalage de ses penchants islamistes où le meeting ayant eu lieu à la salle de cinéma Mezzi a été, globalement, un plaidoyer pour «la réconciliation nationale». «La priorité des priorités, si je suis élu, sera la concrétisation d'une véritable réconciliation nationale, en tant que seul moyen pour la réalisation de la paix, la stabilité et une assise solide pour la concrétisation des différentes réformes.» Plus explicite, il a enchaîné: «La réconciliation à laquelle nous appelons et que nous voulons concrétiser est celle qui préserve la religion et la langue, sauvegarde l'histoire, renforce notre confiance en la justice et nous permet de relever les défis du développement.» A-t-il entendu que a réconciliation prônée par M.Bouteflika est menaçante pour toutes ces constantes énumérées? Selon toute vraisemblance. Aussi, il a évoqué le chômage «injuste» qui rythme le quotidien des jeunes du Sud. «Il est injuste que plus de la moitié de la société vit dans la pauvreté alors que les revenus de l'Algérie provenant du sud du pays s'élèvent à 300 millions de dollars par jour», a-t-il indiqué. Cependant, aussi attirants soient-ils, de tels engagements ne peuvent séduire, surtout dans cette conjoncture, une population qui ne demande que du «concret et dans l'immédiat». Le leader du MRN a poursuivi sa tournée dans la wilaya de Djelfa où il a animé deux meetings ; l'un au centre-ville et l'autre à Aïn Oussara.