«Imposer des garanties pour le respect du choix citoyen» Alors que le MSP veut un candidat commun de l'opposition, le RCD veut juste la réunion des conditions pour garantir une élection libre et transparente. A l'approche de l'élection présidentielle, les initiatives allant dans le sens de la rencontre de l'opposition se multiplient. Si la tâche des partis au pouvoir et ceux qui gravitent autour, dans leur projet de reconduire une alliance présidentielle pour soutenir toute démarche du Président Bouteflika, est facile pour plusieurs considérations, ce n'est pas le cas de celle de l'opposition. Au fur et à mesure que l'échéance approche, l'alliance des partis de l'opposition pour constituer un bloc à opposer au candidat du système s'éloigne en raison de la différence d'approche et de conception. Et même des objectifs. Alors que le MSP veut un candidat commun de toutes les forces de l'opposition, le RCD veut juste la réunion des conditions pour garantir une élection libre et transparente. En effet, le MSP qui a engagé des séries de consultations autour de son projet «Charte de la réforme politique» vise à aboutir à un consensus autour d'un seul candidat à la prochaine élection présidentielle. Tous les partis politiques qui s'inscrivent dans l'opposition, les syndicats et les organisations de la société civile sont sollicités par ce parti islamiste pour contribuer à la réussite du projet. Or, ce dernier n'a pas trouvé d'écho, y compris au sein de la mouvance islamiste elle-même. Le président du MSP, Abderrazak Makri, a indiqué avoir contacté même des anciens dirigeants du FIS dissous. Mais apparemment, il ne semble pas avoir réussi à convaincre les partis qui partagent son idéologie. Comment peut-il convaincre les autres opposants des autres camps de rallier sa cause? Idem pour le RCD qui appelle à un large consensus pour réunir les conditions d'une élection libre et transparente. Dans le discours développé par les responsables du RCD, il n'est pas fait référence à la présentation d'un candidat commun de l'opposition. Dans un discours prononcé avant-hier à l'occasion du conseil national du parti, le président Mohcine Belabbas a estimé que «la priorité de l'heure est de mobiliser pour rassembler tous les segments politiques et sociaux sans distinction de sensibilité pour arracher les conditions d'une élection libre et transparente». M.Belabbas a ajouté qu'il s'agit «d'arracher et d'imposer des garanties pour le respect du choix citoyen et de pousser les candidats à solliciter sa caution et non pas quémander un adoubement ou un soutien en tant que produits du système». Clair, net et précis. Le RCD ne semble pas être intéressé par un «candidat du consensus». Il lui préfère une compétition saine entre les différents candidats. Avec l'éloignement de la possibilité de voir l'opposition consacrer un seul candidat pour affronter celui du système, l'on se dirige droit vers la présence d'une dizaine de candidats, même si pour le moment, on ne compte que deux: Ahmed Benbitour et Moussa Touati. Il serait d'ailleurs peu imaginable que les islamistes et les démocrates présentent et soutiennent le même candidat. Pour le moment, le grand absent des débats autour de la prochaine élection présidentielle est le FFS. Ce parti ne semble pas inscrire à son ordre du jour cette question. Alors, l'opposition dans toutes ses composantes peut-elle relever le défi de s'unir? Un voeu pieux? Les observateurs de la scène politique se posent cette question: si les partis de la mouvance islamiste sont incapables de s'unir entre eux et ceux de l'opposition démocratique sont incapables, fut-il de se rencon- trer, comment ces deux tendances peuvent-elles se coaliser? La question reste posée comme celle relative au rôle à jouer par les partis de l'opposition à l'occasion de la prochaine élection.