Les sympathisants de Bouteflika et de Benflis se rejettent mutuellement les accusations. La direction de campagne d'Abdelaziz Bouteflika accuse les sympathisants de Benflis d'être derrière les attaques qui ont visé la permanence du président-candidat à Djendel, dans la commune Aïn Defla. Elle lui impute aussi la responsabilité dans les actes de «vandalisme» subis par des membres de cette permanence ces derniers jours. Contacté par nos soins, M.Abdesselam Bouchouareb, membre de ladite direction, se disant «outré par ces actes irresponsables», a déclaré que le recours «à la violence reflète une réelle prise de panique de l'autre côté». L'autre côté, comme le définit M.Bouchouareb «c'est cette partie qui n'a pas hésité, lors de ses meetings, à menacer de descendre dans la rue». Rappelant que cette mise en garde a été formulée par M.Benflis avant le lancement de la campagne électorale. Plus incisif, notre interlocuteur estime que «cette déclaration de guerre de M.Benflis venait en effet de signer ces actes graves». La campagne électorale risque-t-elle de dégénérer à la suite de ces agissements? M.Bouchouareb précise que «nous sommes des légalistes et par voie de conséquence, nous refusons de tomber dans ce piège». Le piège serait «de recourir à la violence au lieu de concentrer le débat sur les programmes». «L'autre côté», insiste-t-il «agit de la sorte après avoir constaté la popularité importante de notre candidat». La direction de campagne de Bouteflika se réserve le droit «d'user des moyens légaux pour faire barrage à ces dépassements», sans préciser la nature des démarches qu'elle compte entreprendre. Plus virulent, il compare la situation actuelle au climat de terreur imposé par le FIS dissous en 1991. L'objectif étant «d'imposer une situation d'insécurité pour menacer le calme réalisé grâce à la politique de la concorde civile de Bouteflika». De son côté, le directeur de campagne de M.Ali Benflis au niveau de la wilaya d'Aïn Defla, a réagi à cette situation en précisant que «ces accusations sont dénuées de tout fondement». L'incendie qui a touché la permanence du président-candidat est «une manipulation de la part du chef de daïra et des pro- Bouteflika voulant se faire passer pour des victimes en attendant des dividendes au cas où leur candidat passerait ». M.Zidouk se demande pourquoi de tels actes déclarés par «ces supposées victimes» ont eu lieu uniquement à Djendel et n'ont touché que le représentant de Bouteflika alors qu'à Miliana, El Khemis, El Attaf, Aïn Defla, les permanences sont plus nombreuses. «J'affirme que les citoyens de la commune se sont ralliés totalement à Ali Benflis, et je dénonce les représentants du président-candidat qui ont brillé par leur mauvaise gestion.» Notons, à ce sujet, que le directeur de campagne de Bouteflika à Aïn Defla, M. Ziane Hadj Ahmed, a révélé, dans un point de presse organisé la veille que la permanence du candidat a été incendié. Il avait fait part aussi de menaces formulées contre sa personne et deux sénateurs, M.Chekal Larbi et Kastali Mohamed. Ce glissement dangereux, enregistré le quatrième jour de la campagne électorale, risque-t-il de faire tache d'huile dans d'autres wilayas? Qui est derrière la violence après les accusation des uns et des autres? Quels sont les objectifs des instigateurs? Autant de questions qui s'imposent aujourd'hui avec force. Une affaire à suivre.