Réunis en conclave extraordinaire dans la commune de Tazmalt (45 km de Béjaïa), les délégués du mouvement citoyen ont décidé de maintenir le cap dans l'option du rejet de la présidentielle du 8 avril. Outre les meetings de sensibilisation dans les communes de la région de Béjaïa, qui seront, désormais, renforcés dans les grands centres urbains, et plus particulièrement dans les lieux où les candidats prévoient d'organiser leur campagne, les archs de Béjaïa ont fait monter d'un cran leur «acharnement» contre le scrutin. Aussi a-t-il été décidé de «tenir des sit-in de protestation le 8 avril devant les centres de vote». Dans leur course antivote, les archs de Béjaïa franchissent un nouveau pas vers un empêchement pur et simple de la prochaine consultation. Même si le décor planté au premier jour de la campagne officielle indiquait déjà le remake du scénario des locales, il n'en demeure pas moins que beaucoup d'observateurs tablaient sur une certaine retenue pour cette présidentielle. Eh bien, cela ne sera désormais plus le cas avec cette option supplémentaire. Il faut dire que la tension, qui va crescendo entre le RCD et les archs, n'allait provoquer que davantage de déchirement. Entre la tentative du RCD, soutenu par le FFS, de réhabiliter le politique et ceux qui le rejettent, car ayant failli dans son rôle, le fossé ne cesse de s'élargir faisant ainsi craindre le pire. L'autre sujet d'actualité, qui n'était pas en reste, est le nouvel appel d'Ouyahia pour un nouveau round de dialogue. Outre le rejet opposé de par l'opportunité mais aussi l'évolution du dossier, les archs de Béjaïa déclarent s'en tenir aux résolutions du conclave de Bounouh, entendre par là une réponse claire par rapport au point sur lequel avaient buté les pourparlers de janvier dernier. En d'autres termes, les archs attendent toujours la réponse par rapport à l'officialisation de tamazight par d'autres moyens que celui du référendum réitéré par le président-candidat dans l'émission Baramidj. Quant à la démarche de l'équipe de Bouira, conduite par Hakim Kacimi, celle-ci est déclarée «nulle et non avenue», et «n'engageant que ses auteurs». Revenant sur les dernières accusations portées par le RCD à l'endroit de trois délégués de la Cicb, la plénière du conclave s'est solidarisée avec leurs pairs Beza Benmansour, Farès Oudjedi et Farid Hamoumraoui, et déclare soutenir l'action de justice introduite contre le responsable du RCD de Béjaïa. «L'extraordinaire mobilisation constatée à chaque appel de ces délégués témoigne de la confiance dont ils bénéficient auprès de larges pans de la société», note en substance le document ayant sanctionné cette rencontre extraordinaire.