«C'est une victoire pour le CLA.» Redouane Osmane, secrétaire général du CLA, a bénéficié, hier, lors de sa comparution devant le tribunal d'Alger, d'un non-lieu dans le procès intenté contre lui pour le motif «d'attroupement et d'atteinte à l'ordre public». «C'est une victoire pour le CLA», lâchait presque spontanément, après l'annonce du verdict, M.Bourahla, porte-parole du Conseil des lycées d'Alger (CLA). Ce syndicat avait lancé, par ailleurs, un appel à une grève générale pendant la journée d'hier dans tous les lycées de la capitale. Et rien qu'à tenir compte de la présence de plusieurs dizaines d'enseignants du secondaire, agglutinés tôt la matinée au niveau du tribunal d'Alger, l'on peut affirmer que la grève du CLA, même si c'est une seule journée, a connu un suivi important. Effectivement, on apprend par la suite que cet énième débrayage dans le secteur de l'éducation a «connu un suivi de 65 %» parmi les enseignants de la capitale, mobilisés bien sûr autour du mot d'ordre du CLA. La grève d'hier de ces enseignants avait comme symbolique de se montrer solidaire avec le secrétaire général du CLA, M.Redouane Osmane. Celui-là s'est présenté dans la matinée au parquet d'Alger pour entendre la sentence définitive de son procès, qui a connu une première audience mercredi dernier. En cette première comparution de M.Osmane, le parquet d'Alger avait recommandé six mois de prison ferme contre «l'incriminé». Une telle décision a provoqué l'ire du corps enseignant algérois, qui l'a interprété comme «une action de harcèlement et d'atteinte aux libertés syndicales». La seconde audience du procès intenté contre le secrétaire général du CLA a donc eu lieu hier à 10h. Beaucoup d'enseignants ont, à cet effet, laissé de côté leur blouse pour s'empresser au niveau du parquet d'Alger et afficher leur solidarité. Le hall de ce tribunal n'a pas pu les contenir. Lors de leur attente du verdict final, se lisait sur leur visage une profonde inquiétude qui agitait intensément leur esprit. Le verdict tombe une demi-heure plus tard. M.Osmane est libre et bénéficie d'un non-lieu. Des youyous fusent alors du côté des femmes enseignantes, présentes dans l'enceinte du tribunal d'Alger. La panique qui, quelques heures plutôt, rongeait les esprits, a laissé place à un climat de liesse généralisé.