Le chef du gouvernement, en sa qualité de chef du RND a présidé un meeting, hier, à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Ouyahia a fait sauter le verrou des archs, hier à Tizi Ouzou. C'est dans une ville présentant son visage habituel des vendredis et ayant ignoré l'appel à la grève lancé par le mouvement que le chef du gouvernement, en sa qualité de chef du RND a présidé un meeting, hier, à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Contrairement à ce qui était craint, les choses se sont finalement bien passées. Certes, et au niveau du quartier Les Genêts, quelques jeunes ont essayé de faire démarrer la protesta en allumant des pneus, en vain... Devant la Maison de la culture, des citoyens du même quartier, se réclamant des archs, une dizaine environ, ont bien essayé d'organiser un rassemblement. Après de vaines palabres, la police a dû procéder à leur interpellation. L'un de ces citoyens a provoqué le sourire des observateurs, quand il monta presque de force, dans le fourgon banalisé transformé pour la circonstance en panier à salade. Le calme revenu, la foule de militants et sympathisants du RND, de l'UDR, du MSP et les membres des associations de fils de chahid, d'enfants de moudjahidine et des comités de soutien affluent. La salle est bondée. Une salle richement fleurie et décorée de drapeaux, de portraits du président-candidat et d'une banderole clamant: «Le premier mandat est le bien-être, le deuxième mandat est le mieux-être...» Lors de l'entrée sur scène de M.Ouyahia, il est fortement applaudi par une salle largement acquise. A ce moment, un jeune sympathisant de Saïd Sadi, infiltré, crie à tue-tête : «Sadi président.» Le service d'ordre arrive à le calmer. Une jeune femme, à l'habit traditionnel, dresse dans un «poème» des lauriers à l'hôte de la Kabylie avant de lui remettre en compagnie de jeunes enfants un burnous blanc ; un jeune de l'Onem lui remet, pour sa part, une pendule. Lors de son intervention faite dans un kabyle châtié, Ouyahia énumère les difficultés de la région : chômage, faim, logement, mal-vie... puis il fait un détour sur la crise identitaire qu'il situe «en 1949, lors de la crise berbériste» en passant par avril 1980 avant d'arriver à la tragédie du printemps noir avec, comme première victime, Massinissa Guermah. Et Ouyahia d'ajouter: «Les portes de l'espoir se sont ouvertes avec le dialogue pouvoir-archs (...) l'Etat a donné sa parole et appliquera la plate-forme d'El-Kseur...» Selon le chef du gouvernement : «Cela n'est pas de l'électoralisme ! Nous devons trouver des solutions au problème afin que nos enfants vivent en paix...» L'homme, redoutable en rhétorique, des pierres dans le jardin des autres candidats sans citer personne. Puis d'expliquer pourquoi il est avec le président-candidat, «un compagnonnage de conviction et de raison!» affirme Ouyahia. Le chef du RND fait la promotion de Bouteflika et rappelle que la concorde civile se muera en réconciliation nationale, comme il rappelle la promesse d'un million d'emplois et d'un million de logements. Brtv, Khalifa Bank sont également évoquées. Il revient sur «ceux qui disent que Bouteflika est un dictateur, peuvent-ils citer le cas d'un journaliste ou d'un émeutier emprisonné?» A propos de la fermeture du consulat de Grande-Bretagne à Alger, M.Ouyahia dira: «C'est la conséquence de la politique de ce pays en Irak et en Palestine. Alors utiliser cela en politique intérieure, c'est tout simplement... malhonnête !» Enfin, M.Ouyahia clôt son intervention en appelant la salle à faire la promotion du président-candidat: «Je sais que le 8 avril vous voterez et vous voterez en force pour Bouteflika ! Il viendra à Tizi Ouzou, après le 8 avril, pour inaugurer le nouveau stade ! Ensemble, nous allons construire le pays d'Amirouche, de Benboulaïd et de 1,5 million de martyrs ! On gagnera le match le 8 avril pour la grandeur de ce pays !» Le meeting s'achève comme il a commencé, dans le calme!