La société algérienne a atteint sa maturité pour décider de son avenir. Chlef, Tiaret et Tissemsilt qui ont connu les affres du terrorisme, ont accueilli hier le candidat Bouteflika. Le président-candidat a tenu à rappeler à l'assistance le cheminement de l'application de son programme. Ce dernier n'est qu'«une continuité des actions entreprises, il y a de cela cinq années, où notre peuple a retrouvé sa sérénité, sa liberté et a pu avancer vers le progrès. La peur n'existe plus. Le terrorisme a été vaincu. Maintenant, il est temps de regarder en face pour que, main dans la main, nous allions vers d'autres conquêtes pour une Algérie nouvelle, prospère et démocratique...», martèlera Bouteflika. Les sous-entendus sont de mise dans ce discours orienté vers ces masses paupérisées à cause des douze années de souffrance. «On oublie que certains sont montés au créneau pour vilipender, critiquer et même aller jusqu'à l'invective afin de conquérir le pouvoir. Ces gens-là ont oublié que la chance ou le hasard leur ont donné tous les moyens pour gérer les affaires de la nation. On peut leur poser la question. Qu'ont-ils fait ? L'histoire est là pour juger», dira le président-candidat qui poursuivra ses propos par un jugement sévère envers «ces messieurs qui veulent profiter de la conjoncture pour glaner quelques lauriers. Mais le peuple n'est pas dupe. Il a compris et reconnaît les siens. On reproche au peuple algérien sa mémoire courte. Ceux-là se trompent. Au peuple de choisir ce 8 avril par les urnes. Ce peuple a atteint sa maturité pour décider de son avenir. Une chance unique dans l'histoire de notre pays», indiquera en substance le président-candidat. Ainsi, les prochains jours la bataille s'annonce très rude et déjà, on distille dans les propos tenus par chaque candidat «lequel» qui alimentera «le feu». On ne peut imaginer une campagne électorale où tout le monde essaie d'écorcher l'autre. Pour M.Bouteflika, les «critiques ne sont que l'expression des manoeuvres» diront ses animateurs. La dynamique sociale existe, il suffit tout simplement de l'exploiter pour qu'enfin, «votre peuple relève la tête et s'érige en censeur de toute politique prônée» affirmera un «supporter inconditionnel» du président-candidat. La société civile est consciente de cette étape cruciale, car elle constitue une base de départ vers une nouvelle conception de l'Algérie orpheline. «On a démontré et tenu nos engagements de 1999. Notre programme a été appliqué à la lettre et nous devons aller de l'avant pour redonner au peuple son aura et le libérer d'un joug qui l'a rendu handicapé. Les forces obscures qui ont gouverné jusqu'à 1999, n'ont pu rompre les chaînes. Aujourd'hui, dans cette terre d'Algérie, l'atmosphère est à la démocratie qu'il faut asseoir, mais tout cela nécessite un temps. Il faut encore conquérir et assurer les bases de chaque empreinte de pas conquise», dira le président-candidat. Il est évident cependant que la prochaine élection présidentielle constitue «la dernière bataille pour l'Algérie», avancera ce professeur d'université à Tiaret. Effectivement, qui n'avance pas recule et c'est à «la société de prouver aujourd'hui son degré de maturité le jour du 8 avril, car si on rate cette date, il faut souffrir encore. Nous pensons que les choix et les réalisations de ce quinquennal passé doivent être médités car ils constituent une référence. Les propos tenus et les programmes, heureusement quelques programmes seulement, relèvent de l'utopie. On propose, mais on ne nous révèle aucun moyen. Il faut tenir à celui qu'on connaît et qui nous a redonné l'espoir de vivre et de souffler. On votera Bouteflika quelles que soient ses erreurs, sa situation familiale, sa vie privée. Dans les cinq années à venir, on saura qui prendra la relève», affirmera ce collectif d'avocats, acquis au programme du président-candidat et ce, à Tiaret-ville. Pour notre part, cette deuxième semaine s'annonce comme un match non pas à distance, mais dans un carré qui ne dépasse pas la superficie d'un mouchoir. Le verbe reste incisif et les paroles tranchantes.