Il frappe de plein fouet plus de 20% de la population active et est devenu la première occupation sociale des six candidats. Dans ce sens, Benflis souligne, dès l'abord, que la croissance économique devra viser la création d'emplois, l'amélioration du pouvoir d'achat et le cadre de vie des Algériens. En guise de solution, le candidat promet l'application d'un dégrèvement fiscal aux bénéfices de toute entreprise qui embauche annuellement au moins 2 jeunes à titre d'apprentis ou d'employés permanents. Dans la même optique, l'ex-chef de gouvernement déclare que «l'Etat encouragera, y compris financièrement, toute entreprise qui réalise un programme d'essaimage créateur d'emplois». Par ailleurs, ce candidat indique qu'«un programme d'insertion des handicapés dans la vie active sera développé notamment par encouragement des entreprises à pourvoir leur emploi». Le président sortant réaffirme sa volonté de poursuivre «une lutte intense contre le chômage grâce aux actions économiques et avec l'accroissement de l'investissement et de la création d'entreprises, le développement du secteur agricole et les multiples dispositifs d'aide à la création d'emplois, y compris le programme de réalisation de 100 locaux par commune qui sera renouvelé». Concrètement parlant, Bouteflika s'engage, à «relever le défi de créer près de 1.000.000 d'emplois durant les cinq prochaines années». Quant à l'islamiste Djaballah, il avance un chapelet de mesures afin de créer de nouveaux postes d'emploi. En effet, le chef du MRN recommande «la création des PME, l'encouragement de l'investissement dans les secteurs du tourisme, de l'agriculture et de la pêche». Concernant la réglementation du travail, le leader d'El Islah envisage de «renforcer le système juridique pour protéger la dignité de l'employé et l'intérêt de l'employeur». Toujours pour la lutte contre le chômage, Djaballah juge nécessaire de réunir les conditions pour attirer les investissements étrangers. En outre, le candidat relève l'importance d'encourager l'industrie artisanale et traditionnelle. Enfin, il est question de dynamiser le rôle de l'Ansej et les contrats de pré-emploi. Hanoune, qui ne cesse de tirer la sonnette d'alarme contre les privatisations, affirme qu'«il est possible d'arrêter la régression sociale ; vivier de la violence, de résorber le chômage qui transforme en parias plus de 30 % de la population en âge de travailler, en préservant et en renforçant les nationalisations et les entreprises publiques qui, avec la Fonction publique, assurent déjà la majorité des emplois». D'un ton alarmiste, la première femme arabe présidentiable pense que «la désagrégation de la République par la régionalisation et le communautarisme entraîneraient inéluctablement la liquidation des statuts nationaux et des normes et garanties nationales de travail. Elle créerait une main-d'oeuvre corvéable à merci dans le cadre des contrats individuels à durée déterminée, interdisant l'activité syndicale». Pour ce qui est de Rebaïne, il prévoit «la révision de la politique de l'emploi avec la mise en place d'un système transparent en conformité avec les exigences de notre époque». Cette démarche vise, d'après le candidat de AHD 54, l'instauration d'une dynamique professionnelle productive et expérimentée. S'agissant de Sadi, il juge intéressant d'établir un constat fiable avant toute proposition de solution. Ainsi, le candidat du RCD, citant le dernier rapport du Cnes, déclare que «plus de 2.000.000 de personnes en âge de travailler sont au chômage». Poursuivant son diagnostic, Sadi, s'appuyant cette fois-ci sur le rapport de l'UE, indique que «plus de 50 % des jeunes de 30 ans sont au chômage». Selon le même rapport, le prétendant à la magistrature suprême précise qu'«il manquerait 4.000.000 de femmes dans la vie active». Sur le même chapitre, le candidat trouve incompréhensible le fait que le taux du chômage en Tunisie et au Maroc ne dépasse pas les 13% alors qu'en Algérie, il dépasse les 20%. Pour toutes ces raisons, Sadi plaide pour un véritable plan Marshall qui sera doté d'un budget conséquent et spécial. Parmi les objectifs assignés à ce plan, figure la formation des jeunes pour des postes permanents. Toujours dans la perspective de venir à bout de ce fléau, le candidat s'engage à «réviser totalement les procédures et les règles pour sécuriser et rassurer les entrepreneurs et les investisseurs».