La crise qui sévit depuis deux décennies est au centre des préoccupations des six prétendants. Ainsi, Benflis estime, d'emblée, les besoins en logements pour 2005 à 600.000 unités. En guise d'engagement, l'ex-chef de gouvernement promet le lancement de 400.000 logements au cours de cette année. Dans la même perspective, le candidat prévoit la réalisation de 200.000 logements par an durant la prochaine mandature. En outre, Benflis indique que la réalisation de logements par le système de la location-vente sera accélérée et étendue à toutes les wilayas du pays. Sur le même chapitre, le candidat promet de renforcer l'aide aux couches moyennes pour l'acquisition de logement. D'autre part, le prétendant à la magistrature suprême s'engage à allonger la durée de remboursement à 25 ans et à bonifier le taux d'intérêt de 5 % pour l'accès au crédit immobilier. Toujours pour venir à bout de cette crise aiguë, Benflis annonce que «la politique du logement social sera renforcée, le système de distribution sera rendu plus souple et plus équitable, et le mode de réalisation de ce type de logement sera rendu plus cohérent». Enfin, le candidat affirme que «la politique d'éradication de l'habitat précaire sera accrue». Le président sortant, à l'instar de Benflis, s'est fixé l'objectif de livrer «un million de nouveaux logements durant les cinq prochaines années». Pour ce faire, Bouteflika prépare une bataille tous azimuts dans le domaine de l'habitat. Ainsi, «une production intense de logements sera poursuivie. A cette fin, la promotion immobilière sera encouragée et le crédit pour l'accès au logement sera encore développé. L'aide à la construction du logement rural sera maintenue. Des mesures particulières seront également arrêtées en vue de faciliter l'accès à la location-vente pour les fonctionnaires de l'Etat et dynamiser par là même le marché de l'immobilier». Pour sa part, Djaballah recommande «la révision de la réglementation sur l'immobilier afin de lever les obstacles administratifs et propulser la promotion immobilière». Sur le même volet, le candidat islamiste appelle à un contrôle rigoureux sur les matériaux de construction et à privilégier les méthodes antisismiques tout en préservant l'aspect esthétique de nos villes. Dans la même optique, le chef d'El Islah revendique l'ouverture de fonds de solidarité financés par l'Etat et les oeuvres sociales pour la construction de logements. Les mêmes fonds doivent veiller, suggère Djaballah, sur une livraison juste et équitable. Par ailleurs, le candidat s'engage à créer de nouvelles villes pour désengorger les grands centres urbains. Côté humain, le leader du MRN juge nécessaire de former des cadres et une main-d'oeuvre qualifiée dans des instituts spécialisés en urbanisme. D'autre part, il est conseillé de privilégier l'utilisation des matériaux de construction locaux afin d'alléger les dépenses. Enfin, Djaballah ne s'est pas empêché de mettre son empreinte islamiste en estimant impérieux de protéger l'architecture islamique des villes algériennes. Hanoune, elle, déclare urgent de régler les problèmes du logement, du pain et du travail qui constituent un droit fondamental du citoyen. Poursuivant son approche, la candidate du PT appelle toutes les forces vives de la nation à préserver les acquis sociaux menacés par les privatisations. Quant à Rebaïne, il projette de mettre en place «une politique moderne et transparente dans le but d'absorber le déficit dans la réalisation de logements». La nouvelle politique permettra, selon le candidat de AHD 54, de faire face à la demande et de respecter la durée de réalisation. Sadi relève, quant à lui, que la politique d'urbanisation sera repensée dans le but de mettre un terme à l'extension spontanée et anarchique des villes et d'asseoir une stratégie urbaine rationnelle. Concrètement parlant, le candidat du RCD déclare que «le désengorgement des grandes villes, l'émergence de nouveaux pôles urbains et l'encouragement des villes de dimension moyenne, dotées d'infrastructures de base à même d'assurer aux Algériens un cadre de vie collectif et harmonieux, seront privilégiés». En clair, Sadi conclut que la mise en place d'instruments d'urbanisme traduira une nouvelle politique de la ville.