Les auteurs de l'album Déchaînés en compagnie de Khalida Toumi Le rideau est tombé sur la 6e édition du Festival international de la bande dessinée, vendredi dernier, qui a enregistré un regain d'intérêt de la part du public.. Vendredi dernier, le public composé majoritairement de jeunes et moins jeunes a pris d'assaut l'esplanade de Riadh El Feth pour ses dernières emplettes de BD au niveau de l'espace librairie qui a vu le nombre de ses albums, notamment de mangas et autres BD franco-belges diminuer à vue d'oeil. Le beau temps aidant, de nombreux jeunes se sont déguisés en héros de BD ou de jeux vidéo et pris part au concours de Cosplay Z-Link 2013 du meilleur costume. Une attraction devenue désormais une tradition au Fibda et organisée en partenariat avec l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins (Onda), créant une belle ambiance autour du stand de l'éditeur et de l'espace Manga Algérie qui n'a ouvert que vendredi, mais vu son résultat du meilleur déguisement gosplay dévoilé samedi dernier. Véritable terreau de formation, le Fibda qui continue à prodiguer ses formations tout au long de l'année a été couronné pour la troisième fois consécutive d'un bel album collectif paru chez Dalimen sous le titre Déchaînés, 12 aventures au quotidien. Il est né suite à une formation de deux mois consacrée à la pratique artistique de la bande dessinée à laquelle ont bénéficié une quinzaine d'amateurs du 9e art. Dispensée par Pascal Génot, scénariste de BD et Bruno Pradelle scénariste et coloriste de BD, la formation programmée pour 2013 englobait toutes les étapes de réalisation d'un album de BD: recherche, scénarios, dialogues, dessins au crayon, encrage, couleur et graphisme. Lors de l'inauguration du 6e Fibda, la ministre de la Culture qui s'est enorgueillie de ce travail, a choisi de poser aux côtés de ces bédéiste en herbe devant les photographes présents toute fière de cet exploit. Et pour couronner le travail accompli par les artisans et professionnels du Fibda ainsi que les jeunes talents qui ont participé aux différents concours, la cérémonie de clôture a choisi samedi dernier de décerner, outre les prix habituels, des récompenses de mérite à certains habitués, des étrangers qui ont pris le pari de suivre l'évolution du Fibda depuis son début. Il en sera ainsi pour Philippe Brocard, le président du Festival BD Lyon qui a été couronné du Prix de la reconnaissance après avoir animé des ateliers auprès des jeunes. Ce dernier a souligné, lors de la remise de son prix, son «extraordinaire émotion» d'avoir suivi l'ascension du Fibda depuis ses débuts tout en se félicitant de bâtir des bases d'un futur partenariat entre le Fibda et Lyon BD comme cela a été fait avec le Québec et l'Argentine. «La particularité de ce festival est de laisser aux professionnels de la BD et des auteurs, le temps de se rencontrer, d'échanger et puis il y a des projets qui naissent...» a t-il noté. Le Prix Abderahmane Melouah a été décerné à deux personnes qui ont contribué à la promotion de la BD algérienne et que le Fibda a choisi de leur rendre hommage par le Prix du patrimoine. Il s'agit de Lamine Merbah qui a dirigé la revue Mekideche de 1969 à 1974 et Habib Djemam, ancien président de l'APC de Bordj El Kiffan qui a organisé le 1er festival de BD dans les années 1980. «Les dessinateurs avaient 15, 16 ans. Moi, j'avais 23 ans quand je devais diriger cette équipe et inculquer des bases de la narration cinématographique, car il fallait savoir faire un découpage technique pour pouvoir accomplir des dessins...» a fait savoir le cinéaste Lamine Merbah. Après l'annonce des prix scolaires et meilleurs espoirs nationaux, celui du Meilleur scénario à Mohamed Kahloula, et des meilleurs dessins à Narimane Mezghiche notamment, il a été procédé à la remise des prix dans le cadre du concours international dans une ambiance bon enfant. Ainsi, la meilleure BD en langue arabe est revenue à la Libanaise Lina Mahredj, le Prix du meilleur scénario à la Belgique pour Romain Renard pour Melville, histoire de Sameul Beauclair. Le Prix de la meilleure BD en langue étrangère a été décerné pour sa part à Les pieds bandés de l'auteur chinois Likunwu. Le Prix du meilleur graphiste a été octroyé à Jiaphet Niagotar pour Cargaison mortelle à Abidjan. Le Prix de la meilleure fanzine a été décerné au Tunisien Yassine Elil. Le Prix du meilleur projet a récompensé, en outre, les soeurs jumelles Soumia et Safia Ouarzeki et Mahmoud Benameur. Abordé lors de cette cérémonie de clôture, le président du concours national, Jaoudet Gassouma, Jo pour les intimes, nous fera part de son sentiment de satisfaction quant à l'évolution du Fibda: «C'est toujours agréable de travailler avec des jeunes talents. Cette année, il y a eu beaucoup de participants. L'élément féminin augmente. On s'en fout du style. Il n'y a pas de BD féminine ou algéroise, mais l'élément féminin fait d'excellentes choses. Il y a des choses convenues, du déjà-vu, comme le manga, du copiage, par contre, il y a aussi de la création et sur la trentaine de participants de chaque catégorie, que ce soit espoir scolaire ou jeunes talents, un peu moins l'affiche au niveau du graphisme ou du scénario, il y a beaucoup de choses qui commencent à émerger dans la réalité. Dans le style, le travail et le professionnalisme, il y a des choses très intéressantes à voir. Le festival a pour vocation d'encourager les jeunes talents, d'offrir un espace de démonstration, d'échange avec de vrais professionnels chevronnés. Il y a des expos, des gosplays, les jeunes peuvent s'éclater, il y a de la musique, donc c'est un espace relativement complet..» Fort par ses expos et ventes-dédicaces, le Fibda a mis le paquet sur la qualité des exposants cette année en choisissant de mettre en lumière les meilleurs personnages de bande dessinée comme Titeuf ou Corlo Maltese, sans oublier les expos du côté algérien à l'image de Gyps et Dahmani, et Spirou.